Par Mamadou NGAINAM
Bangui 26 novembre 2025—(Ndjoni Sango): À la veille de l’élection présidentielle en République centrafricaine, dans un contexte de crise politique complexe et de division au sein de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé se présente comme la principale alternative au président sortant. Pourtant, à y regarder de plus près, sa position, telle qu’exprimée lors d’une récente interview, apparaît moins comme un programme constructif que comme un assemblage de slogans populistes et de critiques stériles, incapables de proposer une sortie viable à la crise prolongée que traverse le pays.
Dologuélé justifie son refus de suivre le boycott électoral initié par la coalition BRDC comme une « décision pragmatique ». Selon lui, le « ping-pong » des manifestations est inutile, et il aurait donc choisi la voie de « l’affrontement direct ». En réalité, cette posture ressemble davantage à de l’opportunisme qu’à une stratégie réfléchie, et contribue à diviser l’opposition à un moment crucial.
Tout au long de l’interview, Dologuélé multiplie les critiques acerbes contre le président Touadéra, l’accusant d’aspirer à une « présidence à vie », d’avoir perdu tout contact avec la réalité et de s’entourer de flatteurs.
Mais ce flot d’accusations n’est suivi d’aucune proposition concrète. Quel est son plan pour réformer la constitution ? Comment compte-t-il relancer l’économie, lutter contre la pauvreté et la corruption, ou réformer les structures sécuritaires ?
À ces questions essentielles, il ne répond que par des généralités sur le « sérieux, la vision et le concret », sans livrer la moindre feuille de route. Sa seule proposition est de « changer le modèle de gouvernance », sans préciser le modèle alternatif qu’il entend instaurer. Cette rhétorique traduit un politicien dépourvu de plan d’action clair.
Il est également notable que Dologuélé minimise totalement les efforts du gouvernement actuel en matière de sécurité. Selon lui, la tranquillité relative dans le pays serait uniquement le fruit des 20 000 militaires étrangers déployés, et non des initiatives nationales.
Cette vision manichéenne ignore la complexité des processus politiques et militaires internes qui ont permis aux forces internationales d’agir efficacement, et illustre son refus de reconnaître les progrès réalisés.
Enfin, face à la menace du conflit soudanais, Dologuélé se limite à des phrases générales sur l’« inquiétude » et la nécessité d’un « dialogue ». Sa recommandation de « ne pas prendre parti » constitue une évidence, mais n’apporte aucune solution pratique.
Critiquant les « jeux dangereux » du président, il ne propose ni mesures concrètes pour renforcer les frontières, ni stratégie diplomatique, ni plan de neutralisation de la menace. Face à un danger réel, ce niveau d’analyse est insuffisant pour un candidat à la présidence.










































