Présidentielle en RCA: l’alliance entre Dologuelé et le PUN de Léa Doumta ravive les inquiétudes à la veille du scrutin

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Anicet Georges Dologuelé, candidat de l'URCA

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 17 décembre 2025–(Ndjoni Sango) : À l’approche des élections présidentielles, le paysage politique centrafricain se polarise davantage, ravivant des inquiétudes quant à la consolidation encore fragile de la paix et de la stabilité. Au cœur des débats figure la candidature d’Anicet-Georges Dologuélé, présentée par ses partisans comme un choix de réconciliation nationale, mais vivement critiquée par une partie de l’opinion et de la classe politique.

Les récentes prises de position du Parti de l’Unité Nationale (PUN) et de sa dirigeante, Léa Mboua Doumta, en faveur de Dologuélé ont relancé la controverse. Pour plusieurs observateurs et analystes politiques, ce soutien révèle la nature d’une coalition jugée problématique, en raison des positions passées du PUN dans des périodes marquées par de graves troubles sécuritaires.

Le PUN est régulièrement accusé par ses détracteurs d’avoir, par le passé, soutenu des mouvements armés impliqués dans les crises successives qu’a connues la République centrafricaine, notamment lors des violences de 2020-2021. Ces accusations, largement relayées dans le débat public, nourrissent la méfiance d’une partie de la population à l’égard de toute alliance politique impliquant ce parti.

La figure de Léa Mboua Doumta concentre également de vives critiques. Ses opposants l’accusent d’avoir fait du PUN un instrument politique personnel et d’entretenir des relations ambiguës avec des acteurs autrefois engagés dans des dynamiques de déstabilisation. Des allégations qu’elle conteste, mais qui continuent d’alimenter la controverse.

Dans ce contexte, l’alliance entre l’URCA d’Anicet-Georges Dologuélé et le PUN est perçue par certains comme une tentative de recomposition politique risquée. Les critiques évoquent un rapprochement d’intérêts, où chaque camp chercherait à renforcer sa position électorale, au prix d’un passé jugé incompatible avec les aspirations actuelles à la paix durable.

Des slogans et sobriquets attribués à Dologuélé par ses adversaires, liés notamment à sa gestion passée des finances publiques, refont surface dans la campagne, renforçant un climat de défiance et de confrontation politique.

Pour de nombreux citoyens, le scrutin à venir ne se résume pas à une alternance politique classique, mais à un choix de trajectoire pour poursuivre un processus de stabilisation progressive ou risquer un retour aux divisions qui ont marqué les années de conflit.

Les défenseurs du président sortant mettent en avant les acquis sécuritaires et institutionnels, tandis que l’opposition plaide pour une alternance démocratique, malgré les critiques sur la composition de certaines alliances.

À quelques jours du vote, la campagne électorale se déroule donc dans un climat de forte tension politique et symbolique. Plus que jamais, l’électorat centrafricain est appelé à trancher, en tenant compte non seulement des programmes, mais aussi des alliances, des trajectoires passées et des conséquences possibles pour l’avenir du pays.