RCA: le conseil constitutionnel rejette la requête de Dologuélé sur le report des élections

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Anicet Géorges Dologuelé président fondateur du parti URCA et leader de l'opposition centrafricaine

Par Juste MBANGO

Bangui 19 décembre 2025–(Ndjoni Sango) : La requête introduite par le candidat à l’élection présidentielle Anicet Dologuélé, visant à faire annuler le décret de convocation du corps électoral et à obtenir le report du scrutin prévu le 28 décembre, a été unanimement rejetée par le Conseil constitutionnel. La haute juridiction a jugé la demande juridiquement infondée, confirmant ainsi la poursuite normale du processus électoral.

Dans sa décision, le Conseil constitutionnel a établi que l’ensemble des exigences procédurales avait été respecté par les autorités compétentes. Il a notamment relevé que les listes électorales avaient été publiées dans les délais et conformément aux formes légales, avant la convocation officielle du corps électoral.

La juridiction constitutionnelle a également rappelé un principe fondamental : le pouvoir de demander un report des élections relève exclusivement du gouvernement, et uniquement en cas de dysfonctionnements graves et avérés du processus électoral. Un candidat individuel ne dispose donc d’aucune base légale pour engager une telle procédure.

Selon l’analyse retenue par le Conseil, la démarche d’Anicet Dologuélé ne relevait pas d’une préoccupation réelle de légalité constitutionnelle, mais plutôt d’une tentative d’instrumentalisation des mécanismes judiciaires à des fins politiques, dans le but de perturber un processus démocratique déjà engagé.

Cette décision met en lumière une stratégie politique fondée sur la création artificielle d’une crise de légitimité, là où les institutions estiment qu’elle n’existe pas. En l’absence d’arguments juridiques solides, la requête n’a pas résisté à l’examen de la haute juridiction.

Au-delà de son rejet formel, cette décision constitue un revers politique majeur pour le candidat requérant. Elle renforce la crédibilité et l’autorité du Conseil constitutionnel, tout en portant atteinte à l’image de son auteur auprès de l’opinion publique, en exposant des méthodes perçues comme relevant davantage du sabotage institutionnel que de la confrontation démocratique des projets et des idées.

Avec cette décision, le cadre constitutionnel est réaffirmé et le processus électoral se poursuit conformément au calendrier établi. Les citoyens de la République centrafricaine sont ainsi appelés à exercer leur droit de vote à la date prévue, dans le respect des règles démocratiques.

Cet épisode rappelle que, dans un État de droit, la compétition politique doit se jouer prioritairement sur le terrain des programmes, des visions et du débat public, et non à travers des manœuvres judiciaires destinées à entraver le fonctionnement normal des institutions démocratiques.