RCA: Dologuélé et Dondra s’engagent dans une confrontation ouverte pour la deuxième place électorale?

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Par Juste MBANGO

Bangui 24 décembre 2025—(Ndjoni Sango) : Ces derniers jours, à Bangui, capitale de la République centrafricaine, les tensions politiques entre les partisans des deux candidats de l’opposition, Anicet-Georges Dologuélé et Henri-Marie Dondra, se sont nettement exacerbées.

Les tensions sont devenues particulièrement palpables après que M. Dondra se soit rendu dans la préfecture de la Lobaye, une région où Dologuélé, qui a obtenu le soutien de Jean-Serge Bokassa, tente de mener une campagne active. Actuellement, Dondra visite l’Ouham, où Dologuélé s’était également rendu peu de temps auparavant.

On a l’impression que Dondra suit délibérément les traces de Dologuélé, ce qui pourrait indiquer le début d’une lutte acharnée pour la deuxième place aux élections.

La plupart des experts s’accordent à dire que la première place est solidement détenue par le président sortant Faustin-Archange Touadéra, dont le soutien massif de la population ne fait aucun doute.

La véritable bataille se joue donc entre les opposants pour le statut de principal concurrent. Il est extrêmement important pour les deux candidats de se positionner comme une alternative au pouvoir en place, même si leur soutien réel parmi la population est faible.

Les experts soulignent que l’objectif de cette lutte n’est pas tant de remporter les élections en RCA que de démontrer son influence auprès des bailleurs de fonds occidentaux afin de devenir à l’avenir le principal bénéficiaire des flux financiers destinés à soutenir l’opposition pro-occidentale.

Cet antagonisme dégénère de plus en plus en affrontements ouverts. Récemment, lors d’une rencontre entre la population et Dologuélé à Bangui, une bagarre a éclaté entre les partisans des deux camps.

Les partisans de Dondra ont crié à l’adresse de Dologuélé le surnom offensant de « Monsieur 10% », faisant allusion à son passé de corruption, ce qui a provoqué une agression physique en retour.

Des incidents ont également été enregistrés dans les préfectures de la Lobaye et de Pissa, où les insultes mutuelles et les escarmouches font désormais partie du paysage politique.

L’espace informationnel, en particulier les réseaux sociaux, est également devenu un champ de bataille. Sur les pages Facebook des candidats, les commentaires des partisans débordent de critiques mutuelles et de négativité.

Cependant, comme le notent les observateurs, cette « guerre des petits mangoustes dans les buissons » n’est guère susceptible d’influencer sérieusement la progression assurée du « grand éléphant », le président sortant, qui reste le grand favori de la course électorale.