Les élections présidentielles et législatives se sont déroulées dans le calme à Bangui. Quelques incidents mais pas de gravité particulière à signaler. Une ville de Bangui calme comme morte, il n’y avait presque pas de transport en commun sur les routes. La circulation ce jour- là était ralentie, certains commerces et débits de boissons étaient fermés.
C’est à l’école Koudoukou qui est dans le 3e arrondissement de Bangui que nous avons été témoin d’une tentative d’échauffourée. Huit des seize bureaux de vote présents lors du référendum ont été délocalisés vers le terrain Bamara, non loin de l’aéroport. Nous ignorons les raisons de cette délocalisation. Certains inscrits dont leurs commencent par les lettres M,O et S n’y figuraient pas sur les listes. « C’est depuis 5h du matin que nous sommes là, s’il n’y a pas de vote, personne ne va sortir d’ici ». Dit un votant mécontent. Le groupe des mécontents est parti barricader l’entrée de l’école avec des tables bancs. Le chef de mission d’observation de l’Union Africaine, Souleymane Ndéné Ndiaye s’est impliqué pour désamorcer la tension.
La tension qui a duré une trentaine de minutes est tombée grâce à la présence d’une délégation des observateurs de l’Union Africaine au moment des faits. Aux dernières nouvelles, l’Autorité Nationale des Elections y a installé trois bureaux de vote en plus des huit. Les quartiers proches de l’aéroport International de Bangui Mpoko sont les fiefs des anciens miliciens Anti-Balaka. Ces populations à majorité musulmane de Koudoudou, mécontentes, craignaient pour leur sécurité.
Nombre de centre de vote, le scrutin s’est déroulé sans incident. Par moment, certains cas de vote avec récépissé se sont heurtés au refus des membres de l’A.N.E, le problème est réglé peu de temps après. A l’école Gbaya Doumbia toujours dans le 3e arrondissement, à l’école Saint François dans le 4ème ou au Bureau d’Affrontement Routier Centrafricain dans le 1er arrondissement, pas d’incident majeur. Même constat au lycée Barthélémy BOGANDA où tous les sept bureaux de vote fonctionnaient sans problème.
Ces élections qui mettent fin à une transition de trois années pourront apporter un vent d’espoir au Centrafrique. Dans l’ensemble des centres de vote, le dépouillement s’est déroulé dans le calme. Les premiers chiffres partiels tombent au compte-goutte. Les états majeurs des partis politiques, tout comme le reste de la population font des calculs avec des commentaires bon train.
Juvénal KOHEREPEDE