Par Eric NGABA
Bangui 30/09/16 (Ndoni Sango): – le départ d’acteurs humanitaires à Kaga-Bandoro dans la préfecture de la Nana Gribizi, en raison d’agressions et de braquages depuis le début du mois de septembre, entraine la détérioration de la situation humanitaire. Lors d’une visite de terrain le 29 septembre, le Coordonnateur humanitaire en République centrafricaine, Fabrizio Hochschild, en a exprimé sa profonde inquiétude.
« Je condamne fermement les attaques contre les acteurs humanitaires à Kaga Bandoro et partout ailleurs en Centrafrique. J’exhorte les auteurs de ces actes à respecter sans condition le Droit international humanitaire, notamment le principe de neutralité selon lequel les travailleurs humanitaires accordent une aide sans discrimination « , a déclaré Fabrizio Hochschild dans un communiqué d’OCHA parvenu à notre rédaction.
Dans la période du 9 au 26 septembre 2016, plus de 16 cas de braquage à main armée aux domiciles de travailleurs humanitaires nationaux ont été enregistrés. A cela s’ajoute le vol de matériel de valeur ainsi que les tentatives de cambriolage. En effet, l’insécurité sur certains axes a limité les mouvements des humanitaires vers les populations qui avaient besoin d’une aide.
Cette situation est d’autant plus déplorable qu’une légère accalmie avait permis le retour des habitants de Ndomété qui s’étaient réfugiées dans la brousse après les incidents du 16 et 17 septembre 2016. Environ 70% des 3200 personnes déplacées, avaient pu regagner leur maison. Ce retour a permis aux acteurs humanitaires d’apporter une aide sanitaire et un appui Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) aux populations. Des dons de médicaments, le renforcement du centre d’écoute pour la prise en charge des cas de traumatismes, la recherche des enfants séparés et la réunification familiale sont entre autres les principales actions qui avaient déjà été engagées.
Face à la détérioration de la situation , le Coordonnateur humanitaire a également mis en garde les conséquences négatives de l’insécurité sur la protection des civils, notamment l’accès humanitaire et l’appui aux populations vulnérables.
A présent, le départ d’organisations humanitaires et la cessation des activités de leurs partenaires de mise en œuvre risquent de mettre en situation d’insécurité alimentaire 120 000 personnes en sus des 35 000 déplacés qui ne recevront pas d’aide alimentaire selon le Programme alimentaire mondial.
D’après le communiqué de l’OCHA, un projet de l’UNICEF qui visait à procurer des repas à 25 000 enfants a également été mis en veille. « Il est urgent de rompre avec les cycles de violence du passé « , a rappelé Fabrizio Hochschild dans ledit communiqué.