Par Eric NGABA
Bangui 9 août 2017 (www.ndjonisango.net): La tension est montée d’un cran entre le département des eaux et forêt et les vendeurs de bois de la capitale. Ces derniers ont observé une grève de deux (2) jours, du lundi à mardi dernier, pour dénoncer selon eux les manœuvres de la ministre des eaux et forêt qui a ordonné les opérations de saisie illégale de leurs marchandises, alors qu’ils paient les taxes au gouvernement. A cet effet, l’Association des Amis Bois a observé deux journées de ville sans vente de bois dans la capitale, en attendant les démarches entreprises avec les autorités du pays.
Les vendeurs de bois réunis en leur association dénommée Amis Bois sont mécontents des opérations de la brigade mobile du ministère des eaux et forêt sur leurs marchandises.
Tout était parti d’une opération de saisie des bois de sillage artisanal le weekend dernier par la brigade mobile dudit ministère. Des camions chargés de bois ont été saisis au cours de ces opérations jugées illégales par les Amis Bois.
« Il faut qu’il y ait une table ronde avec les autorités de la nation. Parce qu’à chaque fois qu’un nouveau ministre arrive, ça nous cause des problèmes. On saisit nos camions, nos marchandises et cela crée des confusions. Nous voulons échanger avec les autorités compétentes pour comprendre pourquoi les saisies abusives de nos marchandises alors que nous payons des taxes au gouvernement.», a martelé Roger Théodule Mbomaté, Secrétaire Général de l’Association Amis Bois
Les Amis bois souhaitent une légalisation du commerce artisanal de bois pour lutter contre l’exploitation illégale du bois.
« Nous voulons qu’on nous délivre un permis artisanal parce que le code forestier l’a prévu. C’est depuis fort longtemps que nous avons fait la demande au ministère des eaux et forêt mais rien. Car nous ne voulons pas que le ministère nous raquette. Chaque fois, on saisit nos marchandises, nous allons payer au ministère et cela devient du business », a ajouté Roger Théodule Mbomaté.
D’après les responsables de cette association, les marchandises saisies et stockées au département des eaux et forêt sont frauduleusement revendues par les cadres dudit ministère. Ils souhaitent l’intervention du Chef d’Etat et du Chef du gouvernement afin de voir clair dans cette affaire dont ils se réclament victimes.
« Tout ce que vous souhaitons, c’est de nous réglementer. C’est prévu dans le code forestier », a-t-il renchérit.
Ce qui alimente la commercialisation artisanale des bois, c’est le fait que les sociétés forestières ne traitent qu’avec les grumes pour l’exportation alors que le code forestier prévoit 70% à la consommation locale et 30% à l’exportation. Selon les amis, le ministère consacre 90% de l’exploitation de bois centrafricain à l’exportation.
Au ministère des eaux et forêt, on fait savoir que les vendeurs de bois artisanal sont l’inégalité qu’ils doivent chercher plutôt à se mettre en règle. Selon les sources proches du ministère, la commercialisation artisanale alimente la destruction massive de la biodiversité que le pays risquerait de perdre ses bois à long terme.
D’après les mêmes sources, ces vendeurs de bois doivent se munir des permis d’exploitation artisanale dédiés aux nationaux afin de pouvoir exercer dans ce commerce. Car, disent-elles, la phase de la sensibilisation est terminée et que le ministère passe désormais à la phase de répression pour lutter contre l’exploitation anarchique de bois centrafricain.