«Centrafrique: l’espoir jusqu’au bout”, une exposition photo de Pacôme Pabandji pour schématiser la crise centrafricaine

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Pacôme Pabandji, Photojournaliste centrafricain@Photo Facebook
Pacôme Pabandji, Photojournaliste centrafricain
Pacôme Pabandji, Photojournaliste centrafricain@Photo Facebook

Bangui 13 août 2017 (www.ndjonisango.net): La résolution de la crise en République Centrafrique a besoin d’un sursaut patriotique, sinon de la mobilisation de chaque Centrafricain à sortir le pays de l’impasse. C’est dans cette optique que le jeune centrafricain  Pacôme Pabandji, Photojournaliste de renommée internationale, a initié son projet d’exposition photo qu’il va organiser à Bangui, capitale de la République Centrafricaine. Le but de ce projet est non seulement de promouvoir le photojournalisme en Centrafrique mais aussi d’interpeller les institutions partenaires de la Centrafrique, que malgré la situation en cours, des talents ont besoin d’appui pour aider selon leur domaine. Dans une interview exclusive à notre rédaction, en prélude de l’organisation de cet évènement, Pacôme Pabandji a détaillé l’intérêt de son projet autour du thème “Centrafrique : l’espoir jusqu’au bout”.

Ndjoni Sango: Que peut-on savoir un peu plus sur ton projet et dans quel cadre cela s’inscrit-il ?

Pacôme Pabandji : C’est une exposition photo que j’organise à Bangui. Autour du thème “Centrafrique : l’espoir jusqu’au bout”, l’exposition est une sélection de mes photographies prises en République Centrafricaine entre 2013, le début des violences intercommunautaires, et 2016, l’année des élections législatives et présidentielle. Une partie de ces photos a été exposée à la Mairie de Paris le 30 juin 2017 lors de la finale du Grand Prix Paris Match pour le Photoreportage auquel j’ai participé et remporté une médaille d’or.

Plusieurs de ces photos ont été également exposées dans le hall et dans la salle des fêtes de la Mairie de Paris. Je me suis dit alors, que si cela est fait à Paris, ce serait bien que je le fasse dans mon pays, là où ces photos ont été prises, afin de présenter cette crise avec un regard neutre, mais aussi motiver des jeunes centrafricains qui veulent embrasser cette passion du photojournalisme.

Quel est le but recherché à travers ce projet?

Le but est de promouvoir le photojournalisme en Centrafrique, dire aux institutions partenaires de la Centrafrique, que malgré la situation en cours, des talents ont besoin d’appui pour aider selon leur domaine.

Comme le thème de l’exposition l’indique, c’est passer un message également, dire qu’en Centrafrique, on garde espoir. L’espoir de voir la jeunesse être associée à plus de projets innovants, à plus d’initiatives dans le sens de promouvoir un métier quasi inexistant, l’espoir de voir la Centrafrique recouvrer sa paix d’antan.

 Peut-on dire que c’est un projet pilote qui constitue ton engagement à venir en aide à tes pairs en  août Centrafrique?

Cela dépendra de l’implication du gouvernement et surtout du ministère de tutelle, la communication. Moi je suis pour. Et je ferai en sorte que des entreprises installées dans le pays, puissent comprendre qu’il y a des talents qui ont besoin d’être recadrés et encadrés.

Nous devons aussi mettre un phare sur le pays, attirer des centres de formation mais aussi, donner une valeur à ce que l’on fait, à nos talents. C’est pour cela que j’essaie de convaincre ici des gens à s’intéresser au pays dans ce sens. J’ose espérer que ce n’est que le début d’une longue aventure.

Avez-vous reçus des soutiens de part et d’autres pour réussir ce projet?

Pour le moment les démarches sont en cours. Les soutiens, c’est obligé pour me rendre l’organisation plus soft. Le gouvernement, les institutions nationales et internationales, des entreprises, des associations…plusieurs approches ont été effectuées.

On attend voir où ça nous mènera. Mais je peux vous dire déjà que l’”Association Camille LEPAGE – On est ensemble”, l’association qui gère les œuvres photographiques de Camille, a accepté de m’apporter son soutien. L’association appuie des photojournalistes en difficultés mais qui ont des projets. Et je me trouve à ce niveau.

La maman de Camille avait déjà dirigé l’exposition des photos de sa fille à Bangui. Et elle m’apporte, avec toute l’association, leur expertise et j’apprécie bien. J’ai aussi un grand soutien du Groupe Skaiky qui m’offre en plus, un cadre à Kolongo Plage pour exposer dans une ambiance à la Banguissoise. Il y a aussi des entreprises avec qui je suis en contact, des institutions et même le gouvernement qui est déterminé à soigner l’image du pays et de ses fils. J’en suis un.

5- Etant Photojournaliste, que pensez-vous de la disparition tragique de Camille Lepage en la mémoire de laquelle vous initiez ce projet?

Je suis attristé par ce qui est arrivé à Camille. Elle était jeune et plein de vie. Elle a laissé sa vie alors qu’elle travaille sur la Centrafrique. ça aurait pu être n’importe lequel des journalistes avec qui elle a travaillé. Je peux comprendre le chagrin sans fin de sa famille. J’ose espérer que les enquêtes en cours, donneront une suite très vite afin que justice soit rendue. 

En tant que Photojournaliste, quelle interprétation donnez-vous à la situation en Centrafrique?

D’un point de vue personnel, je pense que dans le pays en ce moment chaque groupe armé veut se montrer le plus fort pour avoir plus de zones minières à contrôler, plus de régions à contrôler afin de faire pression sur le gouvernement. C’est aussi un combat pour obtenir une amnistie et être dédouané de tous les crimes commis.

C’est là que le gouvernement doit être encore plus fort. Avant, on savait tous que le gouvernement s’appuyait sur les forces internationales. C’est toujours le cas aujourd’hui. Sauf que les groupes armés ont goûté à la victoire contre les forces onusiennes.

Interview réalisée par Eric NGABA

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