Par Fiacre Salabé
Après quatre mois et demi de sa prise de fonction à la tête de la Minusca, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU à Bangui M. Mankeur Ndiaye a fait une première sortie devant les professionnels des médias nationaux et internationaux pour brosser la situation du pays suite à la signature de l’accord de paix signé à Bangui le 6 février dernier. Selon lui, la situation semble s’améliorer progressivement.
Dans son discours liminaire face à la presse, Mankeur Ndiaye a d’abord montré sa volonté de vouloir accompagner le processus de la mise en œuvre de l’accord de paix discuté à Khartoum entre les 14 groupes armés et le gouvernement puis, signé à Bangui le 6 février dernier. Selon lui, le mandat de la Minusca permet de créer les conditions politiques, sécuritaires voire institutionnelles afin de permettre aux gouvernants centrafricains de redéployer l’autorité de l’État partout sur l’ensemble du territoire.
L’une de la mission cruciale de la Minusca selon Mankeur Ndiaye consiste à assurer la protection des civils. « La Minusca est présente sur l’ensemble du territoire centrafricain pour assurer la sécurité des populations civiles subissant de fois la menace des certains groupes armés continuant de semer la panique. Nous ne cessons de faire des pressions sur les responsables de ces groupes armés afin que chacun d’entre eux puisse respecter ses engagements pris pendant les pourparlers de Khartoum car le peuple centrafricain dans sa globalité a besoin de la paix. » A expliqué Mankeur Ndiaye, le RSSG de l’ONU à Bangui.
Il en profite pour solliciter le soutien total des médias dans la mise en œuvre de l’accord de paix non seulement par le gouvernement, mais aussi et surtout par les groupes armés y compris les gants de ce présent accord que sont l’Union africaine et la CEEAC.
« On ne peut pas construire la paix dans ce pays sans l’implication des médias qui jouent le rôle de facilitateur voire de pacificateur. Il n’y a que les médias qui peuvent amener les populations centrafricaines à adhérer totalement à cet accord de paix signé le 6 février dernier à Bangui ce, parce qu’ils jouent un rôle incontournable sur l’opinion publique. » A ajouté Mankeur Ndiaye.
Il a également annoncé la formation bientôt de plus de 2000 éléments des unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) afin d’être opérationnels pour la sécurisation des personnes civiles. Selon lui, la Minusca va devoir apporter son appui logistique pour l’opérationnalisation de ces USMS.
Toute porte à croire que la Minusca ferait tout pour protéger la population centrafricaine face aux menaces de certains soudards incontrôlés qui sont dans les rangs des groupes armés présents en Centrafrique. Étant donné que le nouveau patron de la Minusca a fait montre d’une volonté manifeste d’aider le pays à sortir du bout du tunnel, il pourrait toutefois user de sa posture pour que l’embargo maintenu sur les armes en destination du Centrafrique soit allégé.
