Par Erick NGABA
ÉDITORIAL
Bangui 12 janvier 2020—(Ndjoni Sango) : L’ancien président centrafricain, François Bozizé, se met visiblement dans une posture de va-t-en guerre avec le Président de la République, Faustin Archange Touadera. Depuis son retour en catimini à Bangui après six d’exil en Ouganda, il engage un bras de fer avec le Chef de l’Etat à travers des meetings, les consultations des leaders de l’opposition politique, et la fameuse demande d’audience truffée de conditionnalités.
Alors que l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPRR) jette les jalons du retour de la stabilité, certains acteurs de la crise centrafricaine continue de la ficelle. Cet accord de paix, négocié à Khartoum fin janvier et début février, et signé à Bangui le 6 février 2019, a prévu l’établissement du statut des anciens chefs d’Etat centrafricain.
La question de ce statut a fait l’objet des échanges entre le président Touadera et le président de la transition Michel Djotodia, au cours de l’audience au palais de la Renaissance à Bangui.
L’une des questions qu’on se pose aujourd’hui est de savoir pourquoi l’ancien président François Bozizé refuse délibérément de faire la paix avec le président de la République, Faustin Archange Touadera, comme l’a humblement fait son tombeur de pouvoir Michel Djotodia.
Déjà, le retour de Bozizé à Bangui, d’une drôle manière, laisse à réfléchir sur son ambition politique à l’égard du pouvoir de Touadera. Dès son arrivée à Bangui, l’homme fort du 15 mars 2003, a commencé à faire ses shows en public, comme une star en quête de popularité. Des meetings par ci et par là organisés par son parti Kwa Na Kwa lui ayant permis de bomber son torse.
Entre temps, François Bozizé consulte des leaders de l’opposition politique et des groupes de syndicats, donnant l’impression des actions en préparation contre le régime de Bangui. Ce qui dépasse l’entendement des Centrafricains, c’est le fait d’introduire une demande d’audience avec beaucoup de conditionnalités pour être reçu par son ancien premier ministre, élu aujourd’hui Président de la République.
Or, Faustin Archange Touadera ne devrait pas vu par François Bozizé comme un adversaire. Au contraire, Faustin Archange Touadera a hérité d’un pays foncé dans la boue que Bozizé et Djotodia ont, tous deux, occasionné. Ces derniers devraient, dans un esprit patriotique, saisir l’opportunité de la politique de main tendue du président de la République afin de contribuer, en tant que principaux acteurs de la crise, à la pacification de la République centrafricaine.
Et c’est cette idée qui a guidé l’ex putschiste Michel Djotodia à faire la paix avec le président Touadera. Car, celui-ci ne devrait pas, non plus, leur adversaire.
Aujourd’hui après l’échec de sa gestion du pouvoir par le passé, l’ancien président Bozizé doit être guidé par le bon sens. Les Centrafricains attendent de Bozizé sa bonne volonté clairement affichée dans la pacification de la RCA, victime de sa gestion macabre ayant occasionné l’effrontément de la République centrafricaine.