Par Cyrille YAPENDE
Bangui 20 janvier 2020—(Ndjoni Sango) : Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait des joutes verbales entre les deux parties, le KNK et le camp Touadera, créant ainsi un vrai faux débat qui est aux antipodes des aspirations légitimes du peuple centrafricain. Ce peuple est depuis soumis quelques temps aux bonnes volontés des seigneurs de guerre et mercenaires d’acabits douteux qui continuent d’imposer leur loi à la paisible population qui ne sait pas à quel saint se vouer.
En filigrane, le retour inopiné de l’ancien chef d’Etat, François Bozize, le 15 décembre 2019, a empoisonné la relation entre le KNK et MCU de l’actuel homme fort de Centrafrique.
Problème de sécurité, problème d’accès à l’eau potable, électricité, grève des enseignants contarctuels, Socatel avec 60 mois d’arriérés de salaire, les soins de qualité, les problèmes d’accident causés par les moto-taxis sont entre autres les vraies questions sur lesquelles les dirigeants du pays doivent apporter de solution idoine.
La somme de l’accord de Khartoum après un an de signature, les prochaines élections avec en toile de fond le déploiement des équipes de cartographie électorale de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) dans des zones hautement sensibles du point de vue sécuritaire.
C’est à l’exemple de Kaga-Bandoro où les agents cartographes sont déployés sur fond de tension d’affrontement entre le MPC et l’UPC, la gestion de transhumance marquée par des violences entre les éleveurs et agriculteurs occasionnant souvent de mort d’hommes sont autant de questions qui doivent succiter la préoccupation de tous.
Tout se passe comme si la rencontre Bozize –Touadera sera un déclic pour une solution miracle aux problèmes des Centrafricains. D’ailleurs, un paysan qui se trouve à mille kilomètres de Bangui comprend quoi dans cette rencontre qu’on nous fait miroiter par le KNK comme étant la rencontre du siècle et de façon interposée. Les discours va-t-en-guerre se font entendre de part et d’autres créant un climat de torpeur dans l’esprit des paisibles citoyens.
Un habitant de Foro dans la Nana-Mambere, de Bombeketi dans la Lobaye, de Yongofongo dans le Mbomou, de Bedaya dans l’Ouham-Pende, de Mbolo-Kpata dans le Bamingui Bangoran pour ne citer que ces confins perdues du pays, pourrait-t-il espérer gagner quelque chose après cette rencontre miraculeuse comme la rencontre de Marie et Elisabeth, lors de laquelle l’enfant Jean-Baptiste a tressailli de joie en présence de l’enfant Jésus encore dans le sein de la Sainte Vierge Marie.
Un retour qui n’est pas du goût de régime actuel, et occupe complètement le centre des préoccupations du clan Touadera qui ne caresse pas les proches de l’ancien Chef d’état Bozizé dans le sens du poil. Le dispositif sécuritaire a été renforcé dans les grandes artères de la ville, les ronds points afin de g garantir la sécurité et le mouvement de la population. Un tel dispositif qui ne laisse pas de bons signaux, car inhabituels.
Les populations circulent avec la peur au ventre avec les rumeurs d’un probable coup d’état suite à l’intervention sur les ondes nationales du Coordonnateur du Mouvement Centrafrique Débout (MCD), Javon Zama Papa qui ne cesse de pointer du doigt accusateur l’ancien Chef d’état, François Bozizé, d’être le leader d’un putsch en préparation contre le président Touadera.
L’UA et la CEEAC entrent dans la dance
Pour apaiser la tension qui ne cesse de monter d’un cran entre les deux camps qui veulent tirer le drap chacun de son côté, une délégation conjointe de haut-niveau conduite par les Ambassadeurs de l’Union Africaine(UA) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) en Centrafrique a rencontré le samedi 18 janvier, l’ancien Chef d’Etat, François Bozizé et certains membres de son bureau politique, pour chercher les voies en moyens de ramener la paix avec l’implication de tous.
Touadera est le seul qui par sa sagesse doit signer la fin de la récréation et réorienter le débat sur les vraies priorités du peuple qui aspire à la paix et non des faux débats qui risquent de provoquer une crise supplémentaire. Affaire à suivre…