EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 27 avril 2020—(Ndjoni Sango): Le groupe rebelle dénommé Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC), signataire de l’accord de paix du 6 février 2019, veut s’offrir en même temps, le ciel et la terre. En se croyant sur une autre planète que cette terre, le FPRC, a, dans une note adressée au gouvernement centrafricain, exigé la nomination de ses membres dans les administrations de la République à tous les niveaux.
Le FPRC trouve l’accord de paix signé avec le gouvernement et l’ensemble des principaux groupes armés comme une aubaine pour maintenir la pression sur les autorités de Bangui. Alors que c’est lui qui a obtenu de nombreux postes au sein du gouvernement, à savoir la primature et Présidence de la République, le FPRC veut de nouveau pousser plus loin ses désira tas.
En effet, c’est à travers une note adressée au Chef du gouvernement, Firmin Ngrebada en date du 20 avril signée par Nourredine Adam, le 1er vice-président du Parti, que nous avons appris cette fringale de faim de ce groupe de rebelles ayant détruit la République centrafricaine avec l’ex-coalition de la Seleka, mélangée de mercenaires Soudanais, Tchadiens et Nigériens.
De nouveau dans sa note, le mouvement soumet deux points de revendications au gouvernement. D’abord, la libération des prisonniers lui appartenant et puis, la nomination de son clan à des postes de responsabilité dans les administrations de l’Etat.
Dans un premier lieu, le FPRC veut s’appuyer sur la grâce présidentielle faite par le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera, fin décembre 2019, pour exiger du gouvernement, la libération de ses détenus qui croupissent encore dans les prisions de Bangui. Le 19 juillet 2019, le mouvement a envoyé une lettre au gouvernement à cet effet.
Dans un second temps, le FPRC exige du gouvernement la nomination de ses cadres à des postes de responsabilité, alors qu’il bénéficie de beaucoup d’avantages au détriment des autres groupes armés signataires de ce même accord de paix.
La présidence, la primature, le Représentant de la RCA auprès des organisations internationales, dont l’organisation de la Conférence Islamique, attaché de défense en RCA et Tchad, Consul au Tchad et Cameroun, Premiers conseillers d’ambassade en France et au Maroc, les préfets de Bamingui-Bangoran, Haute-Kotto et Vakaga, les Sous-préfets à Ippy, Ouanda-Djalé, Yalinga, et Bakouma, les Directions des agences, les établissements publics et parapublics tels que ART, ACDA et GUCE, et l’Université de Bangui dont le poste de Vice-recteur, du Doyen de faculté des sciences juridiques et politiques, sont des nouveaux points derevendications que le FPRC indique dans sa note du 20 avril au premier ministre Firmin Ngrébada.
L’accord de paix du 6 février 2019 a ouvert la porte aux groupes armés d’exiger des autorités de Bangui le ciel et terre, en dépit des privilèges dont ils bénéficient. Comme l’appétit vient en mangeant, le FPRC ne cesse d’afficher sa boulimie afin de remplir son éternelle insatisfaction.
Or, les leaders du FPRC, notamment Nourredine Adam et Abdoulaye Hissene, sont recherchés par l‘Interpole, à travers les sanctions imposées par le Conseil de Sécurité de l’ONU à leur égard.
Ce qui est sûr et que le FPRC doit ne pas ignorer, c’est qu’il y a des citoyens centrafricains normaux qui ont fini de grandes études et qui n’ont pas encore trouvé de boulot à faire.
Malgré tout, ceux-ci gardent encore de l’espoir, sans faire recours aux armes pour pouvoir exiger des postes et privilèges. Car, les armes n’apportent rien à la République centrafricaine, à part la destruction et le malheur.