EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 4 Mai 2020—(Ndjoni Sango) : Les événements malheureux de la ville de Ndelé dépassent l’entendement de tous. Et le pire dans cette histoire, c’est la population qui paie la lourde tribut. L’on se demande s’il y a, bien évidemment, des pêcheurs en eau trouble qui profitent de cette situation qui sinistre la région de Mamingui-Bangoran, comme le cas des autres régions de la République centrafricaine.
A l’espace d’un mois, deux évènements dramatiques se sont successivement produit à Ndélé, cette ville à l’Est de la République centrafricaine considérée comme un berceau des patrimoines culturels. Des vies humaines et des biens matériels sont à déplorer durant les violences armées ayant endeuillé la localité.
En effet, les groupes armés signataires de l’accord de paix notamment le FPRC et le MLCJ se livrent à des affrontements meurtriers à Ndélé. Ils en ont commencé à Birao avant d’atteindre Ndélé, le bastion du FPRC.
Chacun de ces groupes rivaux se rejette la responsabilité sans convaincre l’opinion nationale et internationale sur les vraies raisons de ce déchirement.
Des sources concordantes laissent croire que c’est un conflit interethnique. Les ethnies Goula et Rounga s’entretuent pour des raisons inavouées, mais toutefois, l’on ne cesse d’évoquer un conflit d’intérêt et de domination.
Le comble dans tout ce cafouillage c’est la population civile qui est prise en étau, et subit les conséquences. Car, dit-on que, quand les éléphants se battent, ce sont les herbes qui souffrent. Comme à Ndélé et à Birao au moment des troubles, les civils sont devenus à la fois des proies et bouc émissaires.
Difficile de comprendre réellement le but final de cette guéguerre entre les Goula, Rounga et Kara, principaux groupes ethniques de la région Est-nord de la République centrafricaine. Même le gouvernement, la communauté internationale et les leaders de ces groupes cachent la vérité sur ce conflit qui ravage cette région riche de la RCA. L’opinion nationale a du mal à comprendre les mains qui se cachent derrière le conflit à répétition dans le Bamingui-Bangoran.
Il y a certains qui pointent du doigt le gouvernement, d’autres accusent la communauté internationale et les leaders des groupes armés rivaux qui tirent la ficelle de violences à Ndélé.
Alors qu’un accord de paix a été signé par toutes ces entités afin de mettre fin aux hostilités sur le territoire centrafricain, ceux-là mêmes le violent pour continuer de s’enrichir illégalement à travers les troubles. Car, il semble que tout le monde trouve son compte en pêchant dans l’eau trouble.
Pendant ce temps c’est la population civile qui en pâtit. Aucune protection n’est assurée pour la population civile en dépit de la présence des casques bleus onusiens qui ont tout ce qu’il faut pour dissuader les menaces à la paix et à la stabilité.