Par Cyrille YAPENDE
Bangui 13 Mai 2020—(Ndjoni Sango) : Le député de la 1ère circonscription de Kabo dans l’Ouham, Clément Nobona du MLPC, dans une note à la haute attention du Premier ministre, des garants et facilitateurs de l’APPR-RCA, a dénoncé les actes posés par Mahamat Ahamat Alkatim, leader du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), un groupe armé basé à Kabo. Selon lui, Alkatim a confisqué d’une part, en date du 22 Avril dernier des matériaux de construction d’une école dans sa localité et a proféré d’autre part des menaces de mort au Président du MLPC et son député. Ces matériaux de construction ont été envoyés de Bangui par le député de ladite localité.
Dans cette note de deux pages et bien saillants, le député de Kabo1 ne passe pas par quatre chemins pour vomir sa colère contre le leader du MPC, un groupe armé, signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation(APPR-RCA), signé le 6 février 2019, qui d’après Nobona, Alkatim a mis la main sur une importante quantité de matériaux qu’il a fait acheminer à Kabo pour la construction d’une école dans sa circonscription.
Outre ce forfait, le Président du groupe parlementaire MLPC, a relevé dans cette note que Mahamat Alkatim a tenu contre le Président de son parti, Martin Ziguele et lui-même, des menaces de mort, sous le prétexte que ce sont eux qui attirent l’attention de la communauté internationale sur ses agissements et violences occasionnées par son groupe sur les populations locales.
« Ces menaces à connotation fortement politique démontrent un rapprochement évident et insolite avec le pouvoir ainsi qu’un parti-pris pour quelqu’un qui n’est pas encore candidat. Si Monsieur Alkatim affiche cette attitude aujourd’hui, qu’en sera-t-il demain lorsque la campagne électorale commencera véritablement, avec le mouvement de personnes que cela induit ?» s’est interrogé Clément Nobona, qui a ajouté que c’est un sujet de préoccupation majeure pour les acteurs et partis politiques, appelés à prendre part aux élections.
Pour lui, leur cri d’alarme doit interpeller dès maintenant l’opinion nationale et internationale afin qu’une solution soit trouvée avant l’ouverture de la campagne électorale.
« Bâtiments scolaires, sans enseignants. C’est dans ces conditions qu’en tant qu’élu de Kabo, conscient que ce n’est pas mon rôle, j’ai personnellement malgré tout, engagé des enseignants à mes frais, et décidé de construire un bâtiments à usage de classe. De tels efforts ne peuvent pas passer par pure perte pour finir entre les mains de quelqu’un dont l’école est le dernier des soucis », s’est il soucié par contre.
Le parlementaire a considéré ce forfait de la « violation délibérée » de l’engagement du patron de MPC qui aurait dû entraîner la mise en œuvre immédiate des sanctions prévues à cet effet.
« Quel degré de violation et d’atteinte aux droits humains doivent atteindre les groupes armés pour être enfin sanctionnés », s’est il demandé.
A cet égard, l’élu de la nation a lancé un appel pressant au gouvernement, à la MINUSCA, aux garants et facilitateurs de l’APPR-RCA, pour prendre la responsabilité qui est la leur et d’user de tous les moyens pour récupérer les matériaux destinés à la construction de l’école au profit des enfants centrafricains à Kabo. « L’avenir de cette localité en dépend », a-t-il conclu.
Il est à préciser que dans cette note d’information, les matériaux de construction saisis par le leader du MPC sont entre autres, 2,5 tonnes de ciment, soit cinquante (50) sacs ; 200 tôles de 2m en aluminium ; 100 pièces de bois rouge 8X8 de 6m ; des fers à béton et des planches, etc…