Par Grace NGBALEO
Bangui 2 juillet 2020–(Ndjoni Sango): Le cas de maltraitance pendant le veuvage reste monnaie courante dans certaines familles centrafricaines. Au début du mois de juin, Brigitte a perdu son époux Jean Madenga, officié de la gendarmerie nationale, des suites d’une courte maladie. Du coup, la belle-famille lui inflige de mauvais traitements durant le deuil. L’acte s’est produit au quartier YAPELE, dans le 2ème arrondissement de Bangui. La rédaction du Journal Ndjoni-Sango a enquêté sur les faits.
Brigitte vivait en couple avec le défunt Jean depuis 1985, avec qui elle a eu un garçon. Le Mardi 09 juin tôt le matin, la mort arrache la vie de l’officier Jean. C’est en ce moment que le calvaire de Brigitte, la première épouse du défunt a commencé.
Des insultes, des mauvais sorts, le non accès au corps du défunt à la morgue, le jet des grains de sésames sous la natte du veuvage sont autant d’inégalités que la veuve a subit de la part de ses beaux parents.
Alors que cette pratique dans la coutume centrafricaine est un signe de malheur. Cette maltraitance se justifie par le fait que la victime est indexée d’être l’auteure de la mort de son mari. Car l’officier mourrait dans les mains de sa femme et son corps mis en bière en absence des parents.
La victime raconte une partie de son calvaire en ces termes : « Lorsque nous étions au cimetière, je n’ai même pas vue le corps de mon défunt mari. Car, au cimetière, j’ai été mise de côté. Même mon garçon que j’ai eu avec mon mari n’était t pas à coté du corps. Ils sont allés jusqu’à dire que mon fils n’est pas l’enfant à MADENGA. On m’a imposé de sauter par-dessus le corps. De retour à la place mortuaire, on a découvert les sésames versés sous ma natte. C’est pour nuire à ma vie. C’est ainsi que sous l’ordre de mes parents, nous avons déballé à Lakouanga chez eux pour continuer le deuil « .
Une source proche confirme que l’acte est indigne et réagit de ce comportement : « De retour de cimetière, ma nièce m’a alerté. Je suis entrée au salon aménagé pour la veuve. J’ai vu les sésames versés sous la natte. Nous avons appelé les voisins et certains chefs des quartiers qui sont venus constater. Chez nous les Gbaka, on ne peut soulever la natte d’une veuve, ni ne lui y verser des sésames. Je suis désolée« .
Contactés, les parents du défunt ont promit donner leur version des faits. Mais c’est du statut quo. La famille de la veuve a traduit l’affaire en justice.
Brigitte n’est pas la seule à subir ce traitement. Un autre cas enregistré le mois de juin, est celui de la mort du fonctionnaire de protocole de la présidence de la République dont les parents ont tout emporté après la mort, laissant sa femme et ses enfants dans une situation lamentable.