Par Mamadou NGAÏNAM
Bangui 14 juillet 2020—(Ndjoni Sango) : Avec ce qui s’est passé le mardi, 07 juillet à l’Assemblée Nationale, ya lieu de se demander si nos élus ont fait un travail sous pression, ou qu’ils l’ont fait par mauvaise foie afin de mettre le processus électoral en difficulté ?
Nous savions tous que, les élus de la Nation eux-mêmes, avaient saisi la Cour Constitutionnelle à travers une pétition pour la prorogation expressive du mandat du Chef de l’Etat au cas où les élections ne se tiendraient pas dans les délais constitutionnels.
Le résultat, c’est ce que nous tous, nous connaissons. Cette première démarche a tant bien que mal mis le président de la République en difficulté.
Aujourd’hui, il est question du vote de loi organique portant composition, organisation et fonctionnement de l’Autorité Nationale des Elections qui tardaient à être adopté. Cette bataille rangée de l’opposition avec le soutien de ses partenaires contre le camp MCU et ses alliés a duré des mois pour être finalement débattu en plénière le mardi dernier.
Cette loi discutée et ayant fait l’objet de polémique entre les députés et le gouvernement est très capitale pour la tenue des élections qui se pointent à l’horizon.
Après de après débats, les élus du peuple ont opté pour la déstabilisation de l’ANE. Or, à l’approche des élections qui sont déjà proches, il était hors question de changer une équipe qui a déjà fait ses preuves lors des échéances précédentes.
L’expérience qu’ils ont acquis, permettraient à ces commissaires de corriger les erreurs du passé et de faire un travail plus professionnel pouvant éviter toutes contestations susceptibles de créer une crise post-électorale comme nous l’avions vus en Côte d’Ivoire entre 2010-2011 et récemment au Kenya en 2015.
Ceci dit, il s’annonce des étincelles en l’air puisque désormais des représentants de l’opposition feront leurs entrées au sein de la nouvelle équipe des commissaires de l’ANE.
La mouvance présidentielle et la société civile aussi siégeront dans la nouvelle équipe. Ceci dit, avec les consignes qui seront données par chaque Etat Major à son représentant, une sorte de guéguerre interne est à prévoir et que les contestations et démocratiques voire des manipulations seront répercuter au niveau de la cour constitutionnelle qui, elle aussi doit s’attendre à des coups de boxe qui perceraient les personnes de son bureau.
Or, entre temps, des personnalités dites neutres ayant conduit l’ANE, n’appartenaient à aucune formation politique, ni ne sont soudés à un candidat pour jouer au jeu de la fraude.
Ce qui nous a épargné d’une crise post-électorale, d’ailleurs le candidat de l’URCA Anicet Georges Dologuélé avait ouvertement reconnu la victoire de son challenger après la confirmation par la cour constitutionnelle de la victoire de l’autre. C’est la suite logique du travail accompli par l’ANE entre 2015 et 2016.
Aussi, en renvoyant les 5 autres anciens commissaires, il n’est aisé de voire que les nouveaux seront au pas avec les quatre anciens qui seront maintenus. Il va falloir que ceux-ci, les nouveaux venus puissent s’imprégner des méthodes et techniques du fonctionnement de l’institution qui est très sensible avec des tâches très délicates.
En ajoutant deux nouveaux membres qui passent de 9 à 11, il faut se poser la question de la capacité de l’Etat à prendre en charge la totalité des frais de leurs salaires et indemnités car cela relève de la souveraineté de notre gouvernement qui doit payer les salaires des commissaires et autres fonctionnaires de l’ANE.
C’est par rapport à cet état d’inquiétude que le gouvernement optait pour une réduction du nombre des commissaires. Malheureusement, nos chers élus, sous pression de l’extérieur, ont opté pour les dégâts à cause de l’appât qui leur est tendu. Désormais, la balle est dans le camp de la cour constitutionnelle.