Par Grace NGBALEO
Bangui 21 juillet 2020—(Ndjoni Sango) : La campagne des chenilles commence déjà en Centrafrique, notamment à Bangui la capitale. C’est dans un contexte particulier, celui de la pandémie à Coronavirus que les Centrafricains accueillent la tombée des chenilles pour cette année 2020. Malgré le taux de la contamination qui s’élève à plus de 4362 mille, cette maladie ne bouscule pas l’habitude des nationaux, quant à la consommation de ces insectes. Mais le pire est que les mesures barrières édictées par les autorités sanitaires semblent être boycottées pendant cette période des chenilles.
Les chenilles sont très prisées en RCA pour leurs vertus, à savoir leur forte valeur nutritionnelle. Selon les espèces, les chenilles sont riches en minéraux, tels le potassium, le calcium, le magnésium, le zinc, le phosphore et le fer ainsi que diverses vitamines.( Une étude de la FAO datant de 2004).
Considérées comme délicieuses, ces bestioles sont consommées depuis la nuit des temps par nombre de nos grands-parents et nous-mêmes aujourd’hui. Elles apparaissent périodiquement, généralement à partir des mois de juin, juillet et août.
Les chenilles de toutes couleurs inondent les différents marchés de Bangui depuis quelques semaines. Malgré le contexte de la Covid-19, beaucoup de gens s’en procurent pour desservir les ménages. Mais l’on déplore le non respect des mesures barrières édictées par les autorités du pays, soit du coté des clients soit des vendeuses de chenilles.
Sur l’axe Bangui Mbaiki, principale zone d’alimentation, des passagers avec des sacs pleins de chenilles sur des motos ou dans les véhicules de transport en commun, sans masques ni respect d’appliquer les mesure de distanciation physique.
Identique pour les vendeuses, en détail et acheteurs qui s’attroupent autour des plats et cuvettes des marchandises sans se soucier de cette maladie mortelle. La famille Yangbanga mange les chenilles 4 à 5 fois par semaine. D’habitude, elle garde ce même rythme pendant cette Covid-19 ceci par rapport à sa bourse.
« Cette maladie de Coronavirus n’impacte pas notre consommation des chenilles. Nous mangeons 4 à 5 fois par semaines par rapport au prix qui est abordable à celui d’une viande de bœuf », affirme la mère de cette famille.
C’est difficile de contenir les clients qui viennent se procurer des chenilles. Raisons pour lesquelles les règles de barrières sont oubliées comme en témoignage Marie Florence, vendeuse de chenilles au marché Sango dans le 2ème arrondissement de Bangui.
« Tout le monde se précipite pour avoir sa part. Les chenilles font alors oublier le respect des mesures barrières. Quand les clients viennent en masse tu ne vas pas prendre tout ton temps pour les rappeler sur ces mesures ; ici nous cherchons de l’argent », a-t-elle témoigné.
Même si les chenilles abondent sur les marchés de Bangui, leur prix reste un peu élevé (500f à 1000F le tas), raison pour laquelle certaines personnes n’arrivent pas encore à s’en procurer, car elles sont fragilisées par l’arrivée de la Covid-19.
Même si les chenilles contribuent efficacement à alimenter les ménages en Centrafrique, il est judicieux de respecter les mesures barrières pour ne pas que la campagne de ces bêtes de cette année-ci constitue un facteur de propagation du virus de la Covid-19.