Par Thomas KOSSI
Bangui 18 septembre 2020—(Ndjoni Sango) : La ministre à la mémoire et aux anciens combattants de la métropole foule le sol centrafricain ce vendredi 18 septembre pour affaire courante d’une part. D’autre part, l’EUTEM à Bangui quitte la capitale centrafricaine pour regagner la ville de Bouar que les Français connaissent comme le fond de leur poche. Que penser de ces faits entrechocs ?
Cette visite arrive quelques jours après les 60 ans du pays à l’indépendance. Qu’est-ce qui a été dit et fait à la cérémonie commémorative de ces temps lourds que le pays colonisé a traversés ?
Bien de choses dont des voix illustres ont eu à se prononcer là-dessus, des voix comme celle de l’historienne Catherine Coquery Vidrovitch. « Une colonisation dans laquelle, dira-t-elle, le pays a été confié à des compagnies concessionnaires françaises très mal surveillées ».
Le pays a eu des difficultés à faire fonctionner l’administration faute d’élites. Il manquait quasiment de tout, d’écoles, de routes de ponts. C’est la conséquence du type de colonisation mis en place en Afrique équatoriale française en général et plus particulièrement dans la colonie de l’Oubangui Chari, le nom colonial de Centrafrique.
L’EUTEM est une organisation européenne. Le grand chef devant mener la force de frappe occidentale, est un général français dont les responsabilités sont toujours louches et absurdes tant la mission à couvrir renferment trop de lubricités.
Que vient-il faire en réalité ? Seuls les Champs Elysées savent et coordonnent parfaitement ce qui peut se réaliser alors que l’individu lui-même ne fera que découvrir ses tâches sur le terrain. Mais que voulez-vous si vous êtes en mission ?
Et plus si vous êtes un général français dont le principal rôle est de faire couler un bâtiment se tenant déjà sur ses solides piliers ? Que l’affaire Michel Strogoff nous interpelle tous.
D’ailleurs, combien Le Palais de la Renaissance tremblote en préparant l’arrivée ministérielle comme le dernier prince de Mésopotamie ? Tout le monde se reluque pour réserver un accueil des plus dignes à l’émissaire de Paris qui n’apporte que problème aux problèmes enracinés.
Faisons le maximum pour garder la ligne parce que, comme on le sait déjà, l’indépendance nous aura été octroyée et s’afficher comme quelqu’un qui bénéficie d’une nature, d’un comportement, d’une vie surtout qui conduit au-delà.
La vérité, c’est de savoir que l’Afrique si ce n’est le Centrafrique qui est appelé à vivre. Parce que la vie, comme on l’entend dire, est une propriété humaine dont elle se sert pour se rendre omni puissante.
Ces types de visites, la RCA se paie le luxe de s’y attendre tant la volonté de l’homme Blanc règnera pour faire la ligne à la compagnie Nègre. Les échéances électorales arrivant, combien de visiteurs de marque nous tomberaient dans les mains en provenance de l’Occident.