EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 21 septembre 2020—(Ndjoni Sango) : Depuis qu’on commence à mettre en œuvre le programme de Désarmement Démobilisation Réinsertion et Rapatriement (DDRR) des combattants rebelles qui inondent le territoire centrafricain, jamais, on ne parle du « Rapatriement ». On a l’impression que tous les combattants étrangers se trouvant sur le territoire centrafricain sont devenus de facto des Centrafricains de nationalité.
Le territoire est rempli des mercenaires et prédateurs en quête d’une terre libre. Et la République centrafricaine semble être leur Eldorado. Ces mercenaires, on les retrouve dans les rangs des groupes armés qui écument une bonne partie du territoire centrafricain.
Alors que le programme du Désarmement Démobilisation Réinsertion et Rapatriement, fortement soutenu par la communauté internationale, devrait permettre au pays de se débarrasser de tous ces vautours venus des pays limitrophes de la RCA, on constate que ces mercenaires sont de plus en plus protégés par de différents programmes que propose la communauté internationale.
Le DDRR est l’unique moyen permettant de rapatrier les combattants étrangers. Mais, depuis là, on n’évoque jamais le dernier R du DDRR dont le Rapatriement. Et on ne dit pas si le dernier terme R sera mis en œuvre un jour. Si ce n’est pas le cas, comment la République centrafricaine s’en sortira-t-elle?
Pays en insécurité chronique depuis des décennies, la République centrafricaine fait face à la problématique des mercenaires et elle n’arrive pas à se débarrasser d’eux. Tous les mercenaires, coupeurs de route venus de tous les pays voisins se retrouvent sur le sol centrafricain. Ils se retrouvent là par la faute des Centrafricains.
A moindre chose, on fait appel aux combattants étrangers dans l’intérêt égoïste. Mais, à la fin, on ne sait par quel moyen il faut les faire repartir. Et maintenant, le pays se retrouve dans le pétrin.
A force des choses, ces mercenaires et prédateurs s’offrent le privilège de devenir Centrafricains avec tous les avantages qui vont avec. C’est comme Ali Darassa, mercenaire nigérien, et leader du mouvement rebelle Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) qui est devenu aussitôt Centrafricain.
Il s’est enrôlé sur la liste électorale et va voter pour les élections prévues en décembre 2020. Ils sont nombreux à devenir si facilement centrafricains, ces mercenaires étrangers.