RCA: cris de cœur des étudiants et stagiaires centrafricains en Tunisie

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Des étudiants centrafricains en Tunisie

Par Kizer Maidou

Bangui 23 Septembre 2020-(Ndjoni Sango). Depuis belle lurette les étudiants et stagiaires centrafricains en études en Tunisie vivent dans une situation critique. Pas d’ambassade, aucune représentation diplomatique. Du moins encore, ils n’ont pas le droit de vote. 

Contactés par la rédaction de Ndjoni Sango, ces étudiants réclament deux choses : l’ouverture d’une ambassade ou un consulat en Tunisie. Egalement l’ouverture d’un bureau de vote pour leur permettre d’élire le président qu’ils veulent.

 ‘‘ L’Etat nous a toujours abandonnés. Nous n’avons aucune représentation diplomatique en Tunisie, pas d’ambassade ni consulat. Juridiquement, nous sommes sous couverts de notre Ambassade au Maroc. Mais nous faisons cavaliers seuls depuis belle lurette. Je précise que l’absence d’une représentation diplomatique a des conséquences fâcheuses sur nous. Pas de carte consulaire, pas de renouvèlement ou de prorogation de passeport, ni d’établissement d’équivalence de diplômes ou tout document émanant du pays et pas de droit de vote’’. Un grand souci d’ordre administratif que nous à porter Mack-Arthur DEONGANE YOPASHO.

Pour faire face à certains problèmes et d’autres difficultés, ces étudiants et stagiaires sont obligés de se mettre en association (association des étudiants et stagiaires centrafricains de Tunisie) AESCAT dont DEONGANE YOPASHO en fait partie. Visiblement, les étudiants et stagiaires centrafricains résidant en Tunisie, sont premièrement victimes de l’inexistence  du visa entre la RCA et le pays d’accueil, la Tunisie.

La Tunisie a clairement supprimé le visa en RCA depuis 2015. Aucune réaction des autorités de Bangui ; l’obtention d’un visa pose problème. Pour venir en Tunisie, l’étudiant centrafricain est  obligé de se rendre en RDC pour la demande de visa, vu que la Tunisie n’a aucune représentation diplomatique en RCA. Soit alors il fait la demande via internet pour un visa électronique, une démarche qui prend énormément de temps.

Pour preuve par conséquent, dans ces 3 dernières années, les étudiants  centrafricains arrivent toujours en retard  de 3 ou 4 mois, alors que la rentrée académique dans cette partie du continent est toujours fixée en septembre.

Par répercutions, ces étudiants échouent et reprennent la première année voire la perte de bourse vouée à l’échec. Le pire est pour ceux qui sont dans des écoles et universités privées majoritairement la  95% qui ne reçoivent aucun appui de l’Etat en termes de Bourses.

‘‘ Je dirais que c’est un manque tout simplement de volonté politique de nos hautes autorités. Pensez-vous vraiment qu’un étudiant centrafricain après 3,4, 8 ans d’études va penser retourner au pays pour mettre ces compétences en son pays ? Je tire  la sonnette d’alarme ici pour attirer l’attention du gouvernement et de la direction de bourse de notre pays afin de trouver un mécanisme adéquat pour résoudre ces phénomènes’’, a lancé la même source Mack Arthur, le président de l’AESCAT.

S’agissant des élections, les Centrafricains résidant en Tunisie n’exercent pas leur droit de vote. Ils comptent environ plus de 300 étudiants, privés d’élire le président qu’ils veulent à la tête de leur pays. Mack Arthur DEONGANE YOPASHO pense que le nécessaire doit être fait. L’ANE doit réagir, et pour le recensement que pour l’ouverture d’un bureau de vote. Dans le cas contraire, ils sont prêts à prendre la rue.

‘‘ Jusqu’à présent, nous prônons le dialogue avec les autorités et ceci depuis belle lurette, car plusieurs actions ont été menées auprès de nos autorités depuis 7 ans et qui sont restées vaines. C’est le propre du Centrafricain. L’homme a sa limite et là il s’agit d’un enjeu majeur à savoir les élections de 2020 le plus jamais historique et que nous devons non seulement exercer notre droit civique mais nous devons avoir gain de cause. Ceci étant, nous sommes une association donc appartenant à la société  civile. Nous allons revendiquer nos droits dans les rues et par tous les moyens de communication’’.

Devant la dangerosité d’une telle situation, et pour la garantie d’une bonne coopération entre les pays frères, les autorités doivent prendre le devant des choses pour assurer et accompagner ses dignes fils du pays à accomplir leur devoir d’un bon  citoyen.

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