Par Shuka LEED
Bangui 24 octobre 2020—(Ndjoni Sango) : Depuis un certain temps, le service de traumatologie au niveau de l’hôpital communautaire rencontre d’énormes difficultés. Ce service qui reçoit des personnes victimes d’accidents routiers et autres, manque à ce jour de matériels adéquats pour exercer librement la fonction qui lui revient de faire. Un danger qui guette les patients hospitalisés dans ce département, plusieurs s’interrogent à ce sujet et interpellent le gouvernement.
Les cas rencontrés dans ce service, sont ceux qui, le plus souvent, conduisent la moto, ou encore ceux qui sont transportés sur la moto. Des pareils cas se multiplient du jour au jour, malheureusement, ce département est limité pour répondre aux besoins des personnes concernées.
A un certain temps, la coopération française fournissait des dons, ce qui allégeait un peu ce service. Mais pour l’heure, il est difficile de trouver, même ne fusse qu’un kit d’urgence notamment les gans, compresses et désinfectants.
D’après les témoignages recueillis, les cadres dans ce service sont obligés de prescrire sur ordonnances les kits, si ces cas se présentent à eux.
Il faut dans ce cas avoir de l’argent pour se faire soigner ? Triste réalité mais bien vraie pourtant, comme le cas d’une femme rencontrée dans ce service souffrant des douleurs atroces, elle gémis de gauche à droite dans son lit d’hôpital espérant trouver une solution afin de pouvoir remarcher à nouveau, elle qui était sur le plan d’aller au bloc, mais par manque d’argent elle y est toujours.
J’ai été affectée ici depuis plus de 3 semaines déjà, je me suis fracturé le fémur ainsi que le tibia. Je me rendais dans la Lobaye à moto pour me ravitailler en produits vivriers puisque je suis vendeuse de manioc au marché Combattant. Ils m’ont dit qu’il me fallait un fixateur externe, je n’avais pas la somme pour cette opération et même pour les matériels demandés. Ma famille est en train de contribuer pour rassembler la somme demandée et moi je suis vraiment désespérée. J’espère qu’un miracle se produira d’ici peu »,a-t-elle souhaité.
Et pourtant ce département reçoit de nombreuses personnes malades par jour. Il arrive des fois que dans certains cas, il nécessite des appareils spécifiques dénommés« l’amplificateur de brioche », qui est un appareil permettant de visualiser la partie endommagée avant l’opération. Ils sont obligés de jouer à l’amateurisme pour les réaliser.
Pour les fractures non graves, on met les plâtres et pour les fractures complexes où il y’a eu chevauchement au niveau des os, il faut nécessairement un soutien qui nécessite tantôt les broches, les clous, les barres de fer inexcitable, plaques viciées, qui sont à la charge du patient, souvent par manque de moyen financer ils passent des mois dans cet hôpital.
A en croire ceux qui sont pauvres subissent plus que ceux qui ont de l’argent, puisqu’il n’y plus de traitement de gratuité dans ce service. Rencontré dans son lit d’hôpital, un jeune homme raconte sa triste histoire :
« J’ai été hospitalisé il y’a quelques jours déjà. C’était en 2016 que j’ai fait l’accident à bord d’un camion CBH qui me transportait à Boda. J’étais aussitôt appuyé par l’ONG Alima au départ. D’après les bilans, mon pied gauche avait subi6 fractures de même côté. Par manque de matériels adéquats, ils m’ont aussitôt transféré à Bangui pour me faire opérer. C’est récemment que j’ai commencé à ressentir des douleurs dans les cuisses, c’est pour cela que je suis revenu à nouveau.
Il a renchérit: « Si je compte toutes les dépenses effectuées c’est à une valeur d’un million avant de revenir ici à nouveau. Je suis là depuis plus d’une semaine, j’ai déjà dépensé 300000 pour acheter le nécessaire au niveau de la pharmacie le Diamant à l’issue d’une facture qui m’a été remise pour procéder à l’opération».
Rappelons que la pharmacie le Diamant est la seule à ce jour qui vent les matériels pour des individus accidentés. Précisons aussi qu’au départ, les MSF fournissaient de l’aide dans ce service qui est présentement suspendu. Le gouvernement doit prendre ce problème au sérieux car un adage dit : « La santé n’a pas de prix ».