Par Mamadou NGAINAM
Bangui 11 novembre 2020—(Ndjoni Sango) : « Avoir des ambitions est légitime, mais vouloir les réaliser sur la vie des autres est assassins ». Depuis son retour incognito au bercail, François Bozizé et son appareil politique rêvent un retour aux affaires. Ce qui est légitime. Mais ce qui est surprenant, c’est que Bozizé et son clan n’offrent pas aux Centrafricains un projet d’avenir radieux.
Ce qu’ils savent faire c’est de brandir la personne de Bozizé comme une enveloppe vide à la poste, jouant ainsi sur la sociologie politique centrafricaine qui consiste à avoir de compassion pour les despotes et ses autres prédécesseurs Jean Bedel Bokassa, André Kolingba et Ange Félix Patassé qui ont eu à faire ce bain de foule sans revenir au pouvoir.
François Bozizé, le sacrificateur de la démocratie n’échappera pas à la règle pour avoir fermé la porte à l’expression du peuple qui l’avait boudé en 2005 et qu’il a confisqué son pouvoir par de micmac.
En réalité, François Bozizé, le général d’opérette n’est pas entré dans l’histoire comme De-Gaulle. Honte à lui et à sa génération pour n’avoir pas jeté la base d’un Etat au profit du clientélisme, affairisme et la dictature aveugle consistant à nommer des bénis oui-oui.
Bozizé n’a pas de bilan élogieux et se cache derrière le chao de la Séléka pour prétendre se lever la tête, lui qui a toujours honte de regarder son peuple en face et se baisse toujours la tête dans toutes les réunions dont son congrès népotiste.
Qui peut parler de réconciliation dont le pays a besoin aujourd’hui ? Ce n’est pas du moins François Bozizé. Les femmes Gbalikouma ont encore de ses souvenirs. Client potentiel pour la Cour Pénale Internationale, Bozizé ne sait quand il peut avoir le courage d’affronter la justice. Djader, Rehot, Grelombé …..etc, et le lieutenant Bodo sont des victimes expiatoires de son forfait et la liste est encore non exhaustive.
A-t-il déjà demandé pardon aux avocats Balembi et Bandassa pour ce qu’il a fait avec Rayan ? Lui aussi prétend dénoncer Al-Madina ? Eh Bozizé, tu vas nous tuer avec ta candidature sans projet !
Peureux jusqu’aux os, il a fait preuve de haute trahison en abandonnant son peuple pour fuir. Lui qui avait lancé comme slogan mourir avec eux. Comme cadeau de Noël, le projet de Bozizé n’est autre que le mouchoir blanc envouté au Bénin pour abroutir le peuple.
Paoua en ruine avec la politique de terre brulée dont l’ouvrier de mise en œuvre est le capitaine Eugène Ngaïkoisset allias « Bouché de Paoua ». Aujourd’hui, comme si le peuple a oublié, ce Ngaïkoisset revient en bombant les torses.
La cellule privée de ses enfants à l’Omnisport, a-t-il reconnu ça ? « Paradoxe de l’histoire, c’est dans les cellules familiales qu’il va conduire le peuple lors de son Congrès. Signe de chant ? Ou volonté manifeste de dire qu’une fois élu, je vous ramènerai dans les cellules de mes enfants ?
Mais qu’adviendrait-il si demain un candidat à la fuite devant l’ennemi qui parvient à conquérir le pouvoir de l’Etat pour l’exercer ?
En 10 ans de règne, il n’a pas ramené, les Japonais de Kajima qu’il a suffisamment pillés avec la complicité de ses amis tchadiens.
Si aujourd’hui le pays n’a pas de route, Bozizé peut-il proposer quelque chose de mieux ? Voilà la raison que Bozizé se refuge dans un silence pour ne pas évoquer un projet de société sérieux.
En 2011, le rififi de l’homme a vendu le rêve de revêtir les routes avec les panneaux qui font rêver débout. Il n’y a qu’à Benzambé que ces routes ont vu le jour et Jean Eudes Teya ne dira pas le contraire.
En quoi Bozizé a changé pendant son exil ?
Sulfureux personnage, il a effacé du radar Bertin Béa qui n’est pas son parent qui s’est investi corps et âme pour porter le flambeau de son parti pendant la période de la vache maigre. Vice-président, une manière d’isoler celui qui lui dit la vérité face à sa velléité de prôner la gestion clanique.
Aujourd’hui, Francis Bozizé le fils de son père silencieux, table sur ce retour pour mettre en marche la politique macabre de tuer ses détracteurs.
La COD 2020 a manqué son objectif à cause de la soif de Bozizé, quoi qu’il sache que sa candidature n’est pas opportune pour ce pays. Si Anicet Georges Dologuélé a eu l’humilité de l’appeler malgré le sale tour qu’il lui a fait en 2016, Bozizé s’est jeté dans la bataille électorale. Du coup, Bozizé perd toute crédibilité.
Son bilan au pouvoir, son leadership douteux, ses faits et gestes font de lui quelqu’un qui doit avoir l’humilité de solliciter le pardon du peuple.
Sans appréhension aucune, Bozizé est l’ « axe du mal ». Ami des groupes armés, criminel économique présumé, la Cour Constitutionnelle doit avoir le courage de dire le droit en invalidant la candidature de Bozizé.
En le faisant, le droit sera rendu au nom du peuple souverain. Bozizé est venu en retard au pays, il a une santé mal au point, son problème de glycémie est réel. La Cour doit authentifier son certificat médical. Sa moralité de circuler avec un faux passeport au nom de Peter Samuel Muddé fait de lui, un faussaire patenté. François Bozizé doit rendre le tablier !!!!!!!