Communiqué NRC
Les opérations humanitaires dans plusieurs régions de la République centrafricaine sont au point mort en raison des troubles électoraux et de l’insécurité accrue, laissant sans assistance une grande partie des 2,8 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire essentielle.
« Comme la plupart des autres organisations humanitaires, nous avons dû suspendre notre intervention dans la plus grande partie du pays, notamment dans les localités de Nana Gribizi, Basse-Kotto et Mabere Kadei, où plus de 120 000 personnes déplacées dépendent de l’aide humanitaire pour survivre. Nous sommes très inquiets des conséquences pour les civils qui ont besoin d’aide, mais il est tout simplement trop dangereux pour nous de continuer à opérer pour le moment, » a déclaré David Manan, directeur du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) en RCA.
Les attaques répétées contre les travailleurs humanitaires ont forcé de nombreuses organisations internationales à fermer leurs bureaux sur le terrain et à rapatrier leur personnel dans la capitale, Bangui.
Depuis le 15 décembre, 41 incidents contre le personnel humanitaire ont été enregistrés, dont le meurtre d’un travailleur humanitaire, quatre personnes blessées et 35 braquages de bases sur le terrain.
Cette insécurité, liée aux combats entre acteurs armés, met en danger la vie des civils et des travailleurs humanitaires et a obligé le NRC à interrompre temporairement ses opérations jusqu’à ce qu’il soit possible de les reprendre en toute sécurité.
« Entraver notre accès dans le pays revient à couper la ligne de vie à plus de la moitié de la population qui dépend de l’aide humanitaire pour survivre. Le dialogue et l’interaction entre les acteurs civils et militaires en République centrafricaine sont nécessaires pour éviter les incidents sur le terrain et préserver l’espace humanitaire« , a déclaré M. Manan.
Les hostilités se sont intensifiées dans le pays au cours des jours qui ont précédé et suivi les élections contestées du 27 décembre. Mercredi, des groupes armés ont également lancé des attaques à la périphérie de la capitale Bangui.
62.000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays et 30.000 personnes ont cherché refuge dans les pays voisins en raison des troubles en cours. Cela s’ajoute aux chiffres déjà élevés des déplacements, avec plus de 600 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et 600 000 autres vivant comme réfugiés dans les pays voisins.
En outre, des hausses spectaculaires des prix des produits de première nécessité ont été enregistrées dans plusieurs localités, mettant en péril les moyens de subsistance des populations et leur capacité à nourrir leur famille.
Le NRC appelle sans délais les parties au conflit à assurer un accès humanitaire sûr, à protéger les civils et à garantir la libre circulation des biens essentiels.