RCA: le KNK et François Bozizé, décryptage d’un expert politique

1
925
célébration de tabaski au siège du parti knk@Fiacre Salabé

Par Mamadou NGAÏNAM

Bangui 13 février 2021—(Ndjoni Sango) : L’expert politique en sécurité en République centrafricaine, Grégoire Cyrille Dongobada, analyse la situation actuelle autour François Bozizé et de son parti politique KNK lié à la rébellion CPC.

Le parti KNK présidé toujours par François Bozizé a déclaré récemment que Bozizé n’est pas responsable des actions exécutées par CPC.

Dans son communiqué, le parti KNK accuse le gouvernement de le présenter comme le fondateur de la coalition rebelle, responsable de ses actions. Son appel au boycott des élections de décembre et son soutien aux positions idéologiques des rebelles, affirme le KNK, ne doit pas être vu comme une revendication du leadership de cette coalition.

C’est un très bon essaie d’enlever la responsabilité de Bozizé, mais dans ce cas il reste quand même des questions : pourquoi Bozizé est en fuite s’il n’est pas coupable ? Qu’est-ce que Bozizé fait dans les villes occupées par CPC selon plusieurs témoignages ?

Le communiqué signé par le porte-parole du mouvement Christian Guénébem condamne la reprise des hostilités, réfute les accusations portées à l’encontre de son président. Cependant, dans un sonore qui a circulé sur les réseaux sociaux mardi soir, François Bozizé appelait les Centrafricains à soutenir la coalition armée.

Les autorités ont repris de nombreuses villes sur l’axe principal de ravitaillement dont la ville de Bouar mardi. Mercredi, Abakar Sabone un des portes paroles de la CPC indique, lui, que la coalition a entrepris de desserrer l’étau autour de Bangui et de se retirer de certaines villes suite aux recommandations du sommet en Angola afin de faciliter les discussions.

Il faut comprendre une chose, tout cela n’a pas d’importance principale cela ne peut jouer qu’un rôle secondaire puisque conformément au paragraphe 59 (d) de la résolution 2127 (2013) du Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, François Yangouvonda Bozizé a été inscrit sur la Liste le 9 mai 2014 en application des dispositions du paragraphe 36 de la résolution 2134 (2014), en tant qu’individu qui s’est livré ou a apporté un appui à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République centrafricaine.

Depuis le coup d’État du 24 mars 2013, Bozizé a apporté un appui matériel et financier à des miliciens qui s’emploient à faire dérailler la transition en cours et à le ramener au pouvoir. François Bozizé a, en liaison avec ses partisans, encouragé l’attaque du 5 décembre 2013 contre Bangui.

La situation en République centrafricaine s’est rapidement détériorée après cette attaque des forces antibalaka qui a fait 700 morts. Depuis lors, Bozizé poursuit ses opérations de déstabilisation et s’efforce de fédérer les milices antibalaka pour entretenir les tensions dans la capitale de la République centrafricaine. Il a tenté de réorganiser de nombreux éléments des forces armées centrafricaines qui s’étaient dispersés dans la campagne après le coup d’État.

Les forces qui lui sont loyales participent désormais aux représailles menées contre la population musulmane du pays. Bozizé a demandé à ses milices de poursuivre les atrocités contre le régime actuel et les islamistes.

Donc Bozizé est recherché par la cour internationale pour des crimes de guerre depuis le 9 mai 2014. Le fait que Bozizé n’a pas été condamné dès son retour à la république Centrafricaine l’année dernière prouve une existence d’un puissant support par un élément dans ce système européen et Bozizé le compte toujours.

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Jean-Marie Six
Jean-Marie Six
3 années il y a

On espère que « le puissant support par un élément dans ce système européen » sera combattu et vaincu au plus vite et qu’à partir de 2022 à la faveur d’élections présidentielles en France, on n’entendra plus parler de l’élément nuisible en question.