Par Marly Pala
Bangui 13 février 2021—(Ndjoni Sango) : Le Comité International de la Croix-Rouge fait le point sur la situation humanitaire en République centrafricaine après les récentes exactions des groupes armés sur la majeure partie du pays. Ce compte rendu a été fait par le président dudit comité, Peter Maurer, de passage en Centrafrique, lors d’une conférence de presse tenue à l’Hôtel Ledger à Bangui.
Depuis les récentes crises postélectorales orchestrées par la coalition des groupes armés en République centrafricaine, des cas des violations graves de droit international humanitaire ont été enregistrés tant dans la capitale et ses villes périphériques qu’à l’intérieur du pays.
Pour ce fait, le Comité International de la Croix-Rouge qui vient en aide aux personnes touchées par les conflits et qui promeuvent le droit international humanitaire en Centrafrique depuis 2007, a essayé de faire le point sur la situation humanitaire récente dans le pays.
« Quand le président du CICR vient dans un pays en crise, c’est pour parler en premier lieu de respect du droit international humanitaire dans son ensemble ; la protection de la population civile, des hôpitaux, du traitement humain des personnes détenues et de la conduite des hostilités selon les règles du droit international humanitaire. Ce sont là, les chapitres dont nous parlons depuis très longtemps avec les acteurs dans le pays. Mais vu l’installation des violences et combats depuis décembre, il y a une nécessité de parler encore de ces choses et d’opérationnaliser pour voir comment on peut atteindre davantage d’acteurs armés pour assurer ce respect de connaître le droit et d’en appliquer après. C’est un travail de longue haleine qui ne porte pas tout de suite des résultats escomptés. Mais nous y arriverons progressivement», a signifié Peter Maurer, président du CICR en visite de travail en Centrafrique.
Cette résurgence des violences est une grande inquiétude a affirmé Antoine Mbao Bogo, président de la Croix-Rouge centrafricaine, qui dresse un bilan partiel après deux mois de conflit :
« Je suis inquiet de ce regain de violence car je vis dans le pays. Sur le terrain, il y a eu des hostilités, des pertes en vies humaines sont enregistrées, il y a eu des blessés et des déplacés mais aussi des gens qui ont perdu leurs biens. On peut parler aussi de l’augmentation des prix de produits sur le marché suite au blocus du corridor Bangui-Douala. Ce qui a engendré beaucoup de difficultés par rapport aux activités de la Croix-Rouge. Car la crise cette fois, ne s’est pas passée comme auparavant où nous avions accès facilement pour récupérer les corps sans vie, des blessés et distribuer des matériels de secours à nos brigades, ce qui fait que nous ne pouvons pas faire un bilan exhaustif pour donner une situation exacte », a-t-il déclaré.
Ce point sur la situation en République centrafricaine intervient alors que la violation des droits humains devient une monnaie-courante dans plusieurs localités du pays et où les acteurs armés dictent leurs lois sur le terrain. Pour le CICR, un éventuel dialogue s’avère primordial pour le retour de la stabilité en Centrafrique.