Par Mamadou NGAINAM
Bangui 27 mai 2021—(Ndjoni Sango) : D’après les cadres du ministère des mines, la République centrafricaine est aujourd’hui dans toutes les conditions pour la levée totale de la suspension du Processus de Kimberly. Selon les réactions de Sylvain Marius N’Gbatouka, Chargé de missions en matière des Mines au Ministères des Mines et de la Géologie, le pays peut relancer l’exploitation de son diamant. Voici l’intégralité de la réaction du chargé de missions en matière des Mines.
Sylvain Marius N’Gbatouka :
« Je voudrais vous dire que ce sont certains acteurs du secteur minier qui ont annoncé dans les média, en 2013, que c’est l’argent du diamant qui a permis aux rebelles de renverser l’ancien régime. C’est pourquoi notre pays a été sanctionné par le Processus de Kimberley. Mais aujourd’hui, nous voyons l’effort que le gouvernement a consenti qui consiste à sécuriser toutes les zones minières. Donc, je puis vous dire sans risque de me tromper que notre pays est dans toutes les conditions pour obtenir la levée totale de la suspension du Processus de Kimberley.
Toutefois, cette suspension ne sera pas levée comme de jeu. Le Processus de Kimberley a mis en place un Cadre opérationnel de suivi qui a fixé des conditions pour la levée de la sanction. Ces conditions consistent en la présence de l’Administration publique dans toutes les zones déconcentrées où on exploite le diamant ; la libre circulation des personnes et des biens ; la sécurité, la traçabilité, la lutte contre la fraude.
De 2016 à ce jour, le Processus de Kimberley a validé huit (8) sous-préfectures, à savoir Berberati, Carnot, Boda, Gazi, Nola, Mbaïki, Boganagone et Boganda. Aujourd’hui, nous avons soumis au Processus de Kimberley quatre (4) autres zones, notamment les sous-préfectures d’Abba, Bouar, Baoro et Sosso-Nakombo. Entre temps, nous avons mis en place, dans le Cadre opérationnel de suivi, les Comités locaux de suivi du Processus de Kimberley. Il s’agit des comités tripartites qui regroupent en leur sein l’Administration publique, les Représentants de la société civile et les Représentants des sociétés minières, des bureaux d’achat, des coopératives, des collecteurs et des artisans miniers. Ce sont ces Comités locaux qui proposent librement la validation des zones au Processus de Kimberley.
Du travail continue d’être fait pour les zones encore non-conformes. Nous avons été récemment à Bria, à Bangassou, à Gambo à Bakouma. Nous envisageons aussi d’aller dans d’autres zones, notamment dans l’Est du pays.
Aujourd’hui, toutes les zones de diamant sont libérées avec la présence de l’Etat. Nous comptons proposer toutes les zones à la validation du Processus de Kimberley. Le seul facteur de blocage, c’est la présence des groupes armés, alors qu’aujourd’hui, il n’y a plus de groupes armé sur le territoire.
Au niveau du Ministère des Mines, nous avons un certain nombre de projets qui travaillent sur les conditions de conformité au Processus de Kimberley. Il s’agit entre autres, des projets DEPAM, le PGRN. Il est question à la sortie de la crise sécuritaire, que les partenaires puissent aider la RCA pour le développement économique et que les populations puissent bénéficier des retomber de leur diamant. On ne veut plus entendre parler de ‘’diamant de sang’’, mais de ‘’diamant de développement’’ ».