RCA: Talitha Koum demande la révision totale des Accords coloniaux de la France avec les pays africains jugés caducs

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Le président français Emmanuel Macron et son ancien ministre des affaires étrangères Jean Yves le Diran

Bangui 24 juin 2021—(Ndjoni Sango) : Dans sa déclaration cet après-midi avec la presse, le Coordonnateur du mouvement Talitha Koum Centrafrique dénonce la caducité des Accords coloniaux de la France avec les pays africains. Il demande par la même occasion la révision totale de ces Accords.

DECLARATION DE TALITHA KOUM CENTRAFRIQUE RELATIVE AUX ACCORDS  COLONIAUX PAR LESQUELS LA FRANCE A SAIGNE ET FAIT ENCORE SAIGNER LES PAYS AFRICAINS FRANCOPHONES

Centrafricaines, centrafricains, très chers compatriotes,

Si les peuples africains francophones ont accédé à l’indépendance vers les années 60, au prix du sang de ses filles et fils dont bon nombre de leaders indépendantistes ont été enfermés, déportés et certains purement et simplement liquidés par la puissance coloniale, cette indépendance n’a été que du leurre et vide de tout contenu.

En effet l’indépendance obtenue dans la liesse pour les uns et l’amertume pour les autres a dès le départ été dénuée de toute base de souveraineté car assortie de conditionnalités extrêmement contraignantes pour nos Etats qui ont été maintenus dans un lien esclavagiste et néocolonial de onze accords dits « accords coloniaux » qui ont fini par  sceller l’asservissement politique, économique, social et culturel des Etats africains du pré-carré français à l’ancienne puissance coloniale, hypothéquant ainsi l’avenir de nos peuples et de nos générations futures  soumis à un néocolonialisme de fait et un nouveau type d’esclavage au bénéfice de la France et du peuple français.

Ces accords coloniaux  signés le 26 Décembre 1959 en guise de monnaie d’échange pour l’indépendance en 1960 comportent onze points :

  • Une dette coloniale imputée aux Etats pour le remboursement des bénéfices de la colonisation
  • La confiscation automatique des réserves financières nationales
  • Le droit de premier refus sur toutes les ressources brutes ou naturelles découvertes dans nos pays
  • La priorité aux intérêts et entreprises françaises dans les marchés et appels d’offre publics
  • Le droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former les officiers militaires des colonies
  • Le droit pour la France de déployer des troupes et d’intervenir militairement dans le pays pour défendre ses intérêts
  • L’obligation de faire du français la langue officielle du pays et la langue pour l’éducation
  • L’obligation d’utiliser le Franc CFA
  • L’obligation d’envoyer en France un bilan annuel et un rapport d’état des réserves
  • L’obligation de renoncer à toute alliance militaire avec d’autres pays, sauf autorisation de la France
  • L’obligation de s’allier avec la France en cas de guerre ou crise mondiale

Il faut bien le souligner, ces accords de honte qui ont pesé sur nos Etats et nos peuples telle « l’épée de Damoclès » ont expiré le 26 Décembre 2019 et sont supposés entrer en caducité le 26 Décembre 2020.

Il y a donc lieu de s’interroger sur la suite que nos dirigeants et les dirigeants français ont réservé à cette échéance et ceci en toute transparence et sans langue de bois pour que les peuples africains soient édifiés sur le sort réservé à ces accords de honte historique.

Au demeurant nous appelons à un sursaut national pour que les peuples africains se lèvent comme un seul homme pour dénoncer toute tentative de la France de  nous remettre sous le joug de l’esclavage et du néocolonialisme en imposant par quelque moyen que ce soit à nos Etats d’autres accords de cette nature.

La France de Macron ignore angéliquement les sacrifices de nos parents et grands-parents qui sont morts pour sauver la soi-disant mère patrie lors des deux guerres mondiales sans oublier la liquidation des leaders africains parmi lesquels le père fondateur de la RCA Barthélémy BOGANDA et ses amis victimes de la machine coloniale.

La France doit être poursuivie pour avoir asservi nos Etats et nos peuples  à ces accords léonins aux conséquences dramatiques pour nos Etats tant sur le plan politique, économique,  et socioculturel.

Comme disent les latins «  QUIA VENIT HORA IN IUSTITIA » autrement-dit « LE TEMPS DE LA JUSTICE A SONNE »

Fait à Bangui, le 24 Juin 2021

Le Coordonnateur de Talitha Koum Centrafrique, Membre du Réseau International de Talitha Koum basé à Rome en Italie

Blaise Didacien KOSSIMATCHI

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Judicael Ouikon-Dongongo
3 années il y a

Il faut les déchirer et non les réviser !