Par Kizer MAÏDOU
Bangui 20 août 2021—(Ndjoni Sango): La scolarisation des filles en République centrafricaine accuse un retard considérable. Dans une interview de Ndjoni-Sango accordée à Fleury Junior PAMBANDJI, député de Bouar 1, celui-ci déplore le faible taux de la scolarisation des filles dans sa circonscription.
Ndjoni Sango (NS) : Suite à votre récent déplacement dans votre circonscription, vous déplorez le faible taux de la scolarisation des filles dans cette partie de la RCA. Qu’est ce qui justifie ce constat ?
Le constat à Bouar, on peut dire que nous disposons d’infrastructures scolaires. Mais, la fréquentation pose problème. Surtout, le taux de scolarité réservé aux jeunes filles et les enfants de moins de 5 ans. Le constat est amer. Nous notons un faible taux de fréquentation des jeunes filles dont l’âge varie de 0 à 12 ans. Il en est de même pour les enfants de zéro à 5 ans qui ne fréquentent pas alors que l’éducation est à la base de tout.
NS : Dans la 4ème édition du cahier économique de la RCA, la Banque Mondiale évoque que dans les villes de province le taux brut de scolarisation est relativement élevé dans le primaire, mais faible dans le secondaire. Est-ce le cas dans votre circonscription ?
A Bouar, le taux est faible, et en primaire qu’en secondaire, c’est le même constat. Nous devons travailler là-dessus, mettre un accent particulier sur l’alphabétisation des filles aussi les enfants de zéro à 5 ans.
NS : Ne pensez-vous pas que la pauvreté et le genre sont les facteurs de ce faible taux de scolarisation en dehors du conflit dans la ville de Bouar ?
Effectivement, à Bouar la plupart des parents n’ont pas de travail, à part les travaux champêtres. Ils ne disposent pas de moyens pour pouvoir inscrire les enfants à l’école. C’est un fait réel, c’est la pauvreté qui est à la base de tout. On ne peut pas parler du développement sans pour au- tant mettre un accent particulier sur l’éducation.
Parce qu’il faut aller vers un changement de logiciel de mentale, c’est le plus important. Mais d’autre part, il y a un manque de volonté parce que nous avons certains partenaires qui essaient d’appuyer le secteur éducatif mais il y a le manque de volonté de certains parents.
NS : En plus de l’éducation dont vous faites mention, quelles sont vos priorités dans le cadre de lutte en tant que député de la nation au nom de la ville de Bouar?
La première priorité, c’est l’éducation suivie de la santé. Mais il ne faut pas oublier quand on veut parler du développement, il faut que les conditions soient réunies. Bouar c’est une grande ville mais, la plupart des artères de cette ville sont dégradées.
Avec les ONG, nous sommes en train de travailler là-dessus ; je les ai invités à mettre en œuvre tout ce qui est contenu dans leurs cahiers de charge. Donc, il y a la question de travail qui pose un sérieux problème, ça aussi, c’est des priorités. Elles sont nombreuses mais nous allons faire de notre mieux pour intervenir dans chaque secteur.
NS: En tant que député de la nation, quelles solutions peut-on proposer pour remédier à ce problème de prise en compte de la scolarisation des filles ?
La solution, c’est ce travail de sensibilisation que nous sommes entrain de faire auprès des parents. Je suis entrain de faire un travail avec l’Inspection académique de l’Ouest sur ce volet, déjà, pour le premier volet, j’ai invité les chefs des quartiers à faire ce travail de sensibilisation.
Je suis convaincu que nous pouvons emmener les parents laisser leurs enfants à aller à l’école, mais aussi, nous sommes entrain de nous battre pour chercher des partenaires pour appuyer les enfants dont la famille est désœuvrée.
NS: Nous vous remercions !!!