Par Thomas KOSSI
Bangui 28 août 2021—(Ndjoni Sango): La RCA, selon les Cahiers économiques de la Banque mondiale, accuse un retard considérable dans ses efforts visant à assurer une éducation primaire et secondaire universelle-Objectif de développement durable (ODD).
L’accès à l’éducation est limité, et peu d’enfants, en particulier les filles, achèvent les cycles d’enseignement primaire et secondaire. En 2019, le taux brut de scolarisation (TBS) du pays était de 112 % en primaire, de 35 % dans le premier cycle du secondaire, et de 20 % dans le second cycle du secondaire.
Le TBS élevé dans le primaire ne reflète pas un accès universel à l’éducation, mais des taux de redoublement relativement élevés, une scolarisation tardive ainsi qu’une grande proportion d’enfants dépassant l’âge prescrit.
Enfin, les taux d’achèvement des études en RCA sont nettement inférieurs à la moyenne en Afrique subsaharienne (ASS). Selon les enquêtes MICS de 2019, seulement 39 % des élèves de 16-18 ans en RCA ont terminé le cycle d’enseignement primaire. Sur la base des données du système EMIS 2018-2019, les taux d’achèvement du primaire et du secondaire sont, respectivement, de 59 % et 14 %, soit des chiffres bien inférieurs à la moyenne de l’ASS qui est de 69 % et 44 %, respectivement.
La qualité de l’éducation, mesurée par les résultats d’apprentissage et les taux d’alphabétisation, est extrêmement médiocre en RCA. Toujours selon les Cahiers économiques, l’évaluation du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN de 2006, dernière évaluation régionale à laquelle la RCA a participé, le pays a obtenu les résultats les moins bons en français et en mathématiques parmi les dix pays africains francophones participants, avec un score de 28,8 sur 100 en français- loin derrière la moyenne de 38,5 des dix pays participants- et 28,8 sur 100 en mathématiques- un score aussi inférieur à la moyenne de 40,5.
Les résultats de l’Evaluation des compétences fondamentales en lecture (EGRA) de 2018-2019, réalisée au sein de l’inspection scolaire de Bangui, révèlent que les résultats d’apprentissage du pays sont encore très faibles.
La proportion d’élèves incapables de lire un seul mot familier en français en une minute était de 57 % en 2e année, 41 % en 3e année et 20 % en 4e année. De plus, le pays souffre de faibles taux d’alphabétisation, y compris chez les jeunes et notamment les filles. Seulement environ 30 % des jeunes femmes de 15-24 ans sont capable de lire une phrase simple complète, soit un score très inférieur aux 48 % obtenus par les jeunes hommes de la même tranche d’âge.
La RCA détient le troisième taux d’alphabétisation le plus bas au monde. En 2018, le taux d’alphabétisation de la population de 15 ans et plus était de 37 % – un taux légèrement supérieur à celui du Soudan du Sud (34,5 %) et du Mali (35,5 %), mais inférieur à la moyenne ASS (67 %).
La langue d’enseignement en RCA contribue également à la faible qualité de l’enseignement. Les mauvais résultats obtenus par le pays aux tests d’évaluation s’expliquent en partie par le manque de connaissance quasi total du français, langue officielle d’instruction, au sein de la population.