Par Erick NGABA
Bangui 25 septembre 2021—(Ndjoni Sango): C’est dans une interview publiée pat le journal Jeune Afrique que le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, a expliqué pourquoi l’option militaire a été privilégiée pour faire face à grande menace de la rébellion CPC qui a tenté d’empêcher la tenue des élections présidentielle et législatives en décembre 2020, et de marcher sur Bangui. En répondant aux questions de Jeune Afrique, l’homme du 30 mars a martelé que la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) l’a poussé à utiliser la force pour protéger la population et les institutions de la République.
En dépit de ce qu’elle a subi, cl République centrafricaine traverse à nouveau des moments sombres de son histoire du fait de l’apparition de la rébellion CPC. Dirigée par l’ancien président de la République, le Général d’armée François Bozizé, la CPC a lancé en décembre dernier des assauts sur plusieurs villes du pays.
Il a fallu au pouvoir de Bangui de faire face à cette menace sur le pays. Ainsi, une vaste offensive a été aussitôt lancée par le président Touadera. Avec l’appui des alliés russes et rwandais, les FACA ont mis en déroute les rebelles de la CPC, en reconquérant les villes assiégées par les rebelles.
Dans sa déclaration au journal Jeune Afrique, Touadera justifie cette guerre lancée contre la CPC : L’action militaire nous a été imposée par la CPC. Je l’ai assumée pour protéger la population et les institutions, mais je n’ai pas choisi cette guerre. Avec un État et une économie si fragiles, nous n’en avons pas les moyens. Nos hommes sont en formation, notre armée en reconstruction et des missions internationales travaillent à restaurer nos capacités militaires. De plus, nous sommes sous embargo des Nations unies pour les armes. J’ai utilisé les moyens à ma disposition, notamment les accords qui lient la Centrafrique avec d’autres pays, comme le Rwanda et la Fédération de Russie. C’était indispensable : si la CPC était entrée dans Bangui, c’était le coup d’État assuré, et nous serions revenus presque dix ans en arrière, en 2013. Nous avons été obligés de faire la guerre, mais nous privilégions les discussions pour ramener la paix».
Empêcher la tenue des élections et renverser le régime de Bangui, voilà l’objectif poursuivait l’ancien président qui a coordonné 6 groupes rebelles coalisés de la CPC. Le 13 janvier 2021, une attaque musclée a été lancée sur Bangui par cette nébuleuse coalition rebelle avant d’être vigoureusement repoussée par les forces armées centrafricaines (FACA) avec l’appui des forces alliées.
« Avant les élections, la paix revenait. Les Centrafricains n’avaient qu’une envie : aller voter et choisir leur dirigeant. Mais cette coalition a voulu les en empêcher. Pis, elle a enclenché une déstabilisation totale de l’État et a fini par marcher sur Bangui et arriver à ses portes le 13 janvier, jusqu’à s’infiltrer dans le PK12 et le PK9. Je n’ai pas choisi cette guerre Heureusement, avec l’aide de nos alliés, nous avons pu repousser l’offensive et libérer le corridor qui nous relie au Cameroun, que la CPC avait bloqué. L’étau est desserré mais, bien sûr, les violences continuent. Les forces de sécurité font leur travail et effectuent des missions de ratissage dans Bangui, pour démasquer tous ceux qui détiennent illégalement des armes. Il y a toujours une menace et nous la prenons au sérieux.
De l’avis du président centrafricain, la priorité n’est pas l’option militaire. C’est pourquoi, il a initié le dialogue républicain avec l’appui de la CIRGL et de la CEEAC, afin de trouver une sortie définitive de cette crise en Centrafrique.