EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 25 Octobre 2021—(Ndjoni Sango): Les relations en Bangui et Paris ne sont plus au beau fixe comme au coutumier. Les donnes ont changé depuis que le professeur des mathématiques, Faustin Archange Touadera, est arrivé au pouvoir en 20216.
Rien ne va plus aujourd’hui entre la France et son ancienne colonie la République centrafricaine. Ce pays de l’Afrique centrale, avec environ 5 millions d’habitants, prend diplomatiquement une autre direction, si bien que Paris n’y arrive plus à contrôler quoi que ce soit.
Le rapprochement diplomatique avec d’autres puissances mondiales dont la Russie et les nouvelles orientations politiques définies par le mathématicien centrafricain n’ont pas rencontré l’agrément de Paris qui s’arrache les cheveux au sujet du dossier centrafricain.
De plus en plus, la France ne sait quoi faire sur le dossier centrafricain. Suspension de l’aide à la République centrafricaine dans divers domaines, des sanctions infligées n’ont pas pu permis de maitriser la situation. Car, les Centrafricains ont juré sur la tombe de Boganda de ne plus jamais céder aux chantages et injonctions de la France.
La dernière goutte d’eau qui a débordé le vase est la sortie médiatique de Jean Yves le Drian, ministre français des affaires étrangères, qui, dans une émission, s’est mis dans la peau d’un colon d’une certaine époque afin d’infantiliser les hautes autorités centrafricaines.
Le Drian croit encore à une certaine époque de la FrançAfrique quand les subalternes n’exécutent que les ordres venant de leurs maîtres. C’est cette politique rétrograde qui a fait perdre à la France son influence en Afrique sous l’ère Macron.
La sortie médiatique du diplomate français sur le dossier centrafricain a choqué plus d’un à Bangui. Et les réactions n’ont pas tardé à se faire sentir. Aussitôt, les membres du gouvernement centrafricains et les mouvements de la société civile ont de part et d’autres répliqué aux injures de Jean Yves le Drian qui refuse de voir la réalité en France.
La République centrafricaine d’’aujourd’hui n’est pas celle d’hier. Il y a en face une nouvelle génération centrafricaine insoumise à la vielle politique africaine de la France qui fabrique des conflits armés et en traine la pauvreté des pays africains notamment francophones.
L’Afrique aujourd’hui, encore moins la République centrafricaine veut traiter d’égale à égale avec ses pays partenaires. La nouvelle donne exige que les choses se passent dans un respect mutuel, l’histoire de se considérer comme des partenaires. Pour corriger ses erreurs et ses torts, la France a intérêt à contextualiser sa politique africaine à la réalité qui se constate sur le continent.