Par Kizer MAÏDOU
Bangui 27 Novembre 2021—(NDJONI SANGO): Le lancement des 16 jours d’actions contre la violence basée sur le genre a été marqué ce jeudi 25 novembre par un atelier de formation sur les principes directeurs de reportage sur les cas de violence sexuelle en temps de conflit. Cet atelier est organisé par le Comité international de la Croix Rouge(CICR) à l’intention des professionnels des médias en Centrafrique.
Le but de cet atelier organisé en marge des 16 jours d’activisme vise à outiller les professionnels des médias centrafricains sur les directives de reportage humanitaire autour des cas de violences sexuelles, comment mener un reportage sur les violences sexuelles dans le respect des principes.
La conception, selon le CICR, est de suggérer des angles à aborder ce sujet qui, selon l’organisation, n’est pas facile à aborder en temps de conflit et qui doit être traité avec des règles éthiques à avoir, a introduit Philippe Beauverd, Chef de la délégation du CICR en Centrafrique:
« Ce sujet, la violence sexuelle n’est pas toujours facile à aborder pour les journalistes. Je m’imagine qu’il y a aussi certains tabous. Donc, pour nous, il est vraiment important que ce sujet parmi d’autres, soit abordé aussi souvent par les journalistes de la presse écrite, orale et télévisée. L’idée, c’est de vous suggérer des angles pour aborder ce sujet pour que les victimes n’aient pas de problème supplémentaire, il y a des règles éthiques à avoir ».
Quinze (15) journalistes de la presse écrite, télé et radio ont pris part à cet atelier. Dans la généralité, ils ont été outillés sur l’approche centré sur les survivants au CICR, celle de garder la victime au centre des activités du CICR, s’assurer qu’on la respecte, que sa confidentialité est préservée, sa sécurité et son choix passent en premier.
Le fil conducteur de cette formation est que dans la dynamique, on puisse retrouver un journaliste à la finalité capable de redonner la place à une victime, du ré humanisé, de réfléchir à sa dignité qu’elle peut récupérer, a ajouté Sarah KHENETI en charge du dossier Violence sexuelle au CICR.
Pour Alexia Félixia NGBANDJI, l’une des participants, cette formation est un rappel de principes qui vienne s’ajouter à l’éthique et à la déontologie du journalisme :
« Je crois, c’est un rappel, c’est ce que nous avons l’habitude de faire dans nos reportages. Mais le CICR vient de nous compléter de souligner certains points qu’on a souvent l’habitude d’ignorer. Cette formation nous a permis de se rappeler certains de ces principes. Dans ces principes, ce que j’ai gardé, c’est d’éviter d’afficher la victime, surtout son image», témoigne en conclusion la participante.
Il faut préciser que le sujet de violence sexuelle est un angle à aborder avec délicatesse, car les conséquences d’un sujet traité avec précipitions, pressions ou mal traitées peuvent engendrer des conséquences néfastes et désastreuses. Pour le respect des principes, l’image de la victime doit être voilée, l’anonymat doit être respecté pour éviter le rejet et la stigmatisation de la victime par sa communauté.