Par Marly Pala
Bangui 25 mars 2022—(Ndjoni Sango) : En vue de pousser les femmes survivantes de viol en temps de conflit à s’exprimer ouvertement, à s’organiser pour agir, la Fondation Mukwege a organisé une rencontre entre les femmes victimes des violences de la République centrafricaine et celles de la République Démocratique du Congo. Cette rencontre prévue pour le samedi 26 mars à l’Hôtel Oubangui est annoncée le jeudi 24 mars, lors d’un point de presse, tenu à l’Auditorium de l’Alliance française de Bangui.
La République centrafricaine a connu de multiples conflits armés auxquels, beaucoup de femmes et quelques hommes en sont les plus victimes. Car, beaucoup d’entre elles avaient subi des traumatismes, suite à des viols sexuels que les hommes armés leurs avaient infligées. A cet effet, certaines d’entre elles ont pris l’initiative de se constituer en organisation afin de dénoncer ce qu’elles avaient subi.
C’est dans cette optique que les mouvements des survivants de viols et violences sexuelles de la République Démocratique du Congo et de la République centrafricaine, appuyés par la Fondation Dr Denis Mukwege, ont organisé une rencontre d’échanges et de partage d’expériences. A en croire Dr Issou Mazambi, Directeur et Chef de mission de ladite fondation, cette fondation travaille pour la lutte contre les violences liées aux conflits.
« La fondation Dr Denis Mukwege est une organisation a but non lucratif, qui travaille pour la prévention et la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits. Cette fondation a été créée en 2015 sous la direction du Dr Denis Mukwege, chirurgien-gynécologue qui a pu réparer et donner d’espoirs à beaucoup de femmes. Et à travers une approche centrée sur les femmes, Dr Mukwege a mis en place les soins holistiques, visant à réparer d’une manière physique, psychologique, juridique et sociale, les survivantes des violences sexuelles. Donc, notre rôle est de promouvoir ces soins holistiques à travers le monde en général et particulièrement les pays post-conflits, mais aussi en conflits. Voilà pourquoi nous avons décidé d’apporter nos expertises en Centrafrique afin de pouvoir atteindre toutes les survivantes à pouvoir avoir accès aux soins holistiques », a-t-il affirmé.
Cette rencontre de partage d’expériences intervient, alors que la plupart des femmes survivantes des violences sexuelles, éprouvent des difficultés à exprimer ce qui leur est arrivé, de peur d’être stigmatisées. Elle sera suivie d’une projection de film intitulé SEMA, sur la survie des survivantes. Ce moment est indispensable pour ces personnes de s’exprimer de vives voix.