RCA: «A Mbaïki, la sorcellerie bat son plein devant la juridiction locale »Thibaut Romaric Peya, procureur de Mbaîki

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Thibaut Romaric Peya, procureur de la République près du tribunal de grande instance de Mbaïki @crédit photo Kizer Maidou (Août 2022)

Par Kizer MAÏDOU

Bangui 9 Aout 2022—(Ndjoni Sango) : A Mbaïki chef-lieu de la préfecture de la Lobaye situé à 107 kilomètre de la capitale Bangui, il ne se passe pas un jour sans que le tribunal de grande instance puisse traiter le cas de la sorcellerie. Car ce phénomène bat son plein. C’est ce qu’a affirmé le magistrat Thibaut Romaric PEYA, procureur de la République près du tribunal de grande instance de Mbaïki.

Dans la localité de Mbaïki, l’appareil judiciaire fonctionne à merveille car les magistrats sont en place pour traiter les affaires judiciaires. Mais parmi les multiples cas d’infractions enregistrés et traités devant le parquet du tribunal de grande instance de cette ville, le cas du phénomène de la sorcellerie fait un record exponentiel.

A en croire le procureur du tribunal de grande instance de Mbaïki, bon nombre des infractions qui sont portés devant le parquet, il y a la pratique du charlatanisme et de sorcellerie en tête.

Malgré que les données statistiques ne sont pas encore disponibles, juste pour l’année 2022, plus de 20 cas ont été déjà gérés devant le parquet de grande instance de Mbaïki et d’autres sont en cours de jugement : « Dans toutes les procédures, bon nombre des procédures qui sont portées devant la formation de jugement, c’est l’infraction de pratique du charlatanisme et de sorcellerie qui est en tête pour l’instant. Il y a plus 20 cas qui ont été déjà jugés. Il y a certaines personnes qui attendent être jugées et il y a encore d’autres qui sont dans les différentes unités de police judiciaires dont l’enquête est encore en cours. Ce sont des cas assez récurent que nous rencontrons dans notre zone de juridiction. », a affirmé le magistrat Thibaut Romaric PEYA.

Dans cette localité, il faut noter que plusieurs cas de sorcelleries sont souvent gérés à base de la justice populaire. C’est ce qu’a déploré le procureur du tribunal de grande instance de Mbaïki : « La sorcellerie c’est un fait de la société. C’est une réalité qui bât son plein au sein de cette localité. Mais ce que nous déplorons le plus souvent lorsque ces cas se produisent, la population civile fait la justice populaire à l’égard de la personne qui est suspectée d’être à l’origine des maux, des maladies ainsi de suite. Le plus souvent lorsque nous sommes au courant, nous dépêchons nos éléments pour que la personne qui est indexée et mise en cause soit sécurisée. Dans un premier temps pour sa sécurité et puis par la suite mener les investigations par rapport aux accusations. Lorsque ces cas s’avèrent vrais, c’est à partir de ce moment que l’affaire peut être portée devant la formation de jugement. », a expliqué le procureur.

Pour le procureur toutes les juridictions sont compétentes de gérer les cas de sorcellerie, il n’y a pas une spécificité en ce qui concerne de dire le droit. Il relève par ailleurs que le problème qui se pose souvent se trouve au niveau des preuves qui ne sont pas réelles, formelles et physiques. En dépit de ces cas le procureur déplore également les difficultés en ressource humaine les permettant de bien mener les opérations à temps réel dans toute la préfecture.

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