Par Prince Bouanga
Bangui 10 Novembre 2022 –(Ndjoni Sango) : Dans une correspondance en date du 03 Novembre 2022, la cheffe de la diplomatie centrafricaine, Sylvie Baipo Temon, a signifié à son homologue de la France Catherine Colonna la position de la RCA qui met fin au privilège du principe de décanat réservé exclusivement à l’ambassadeur de la France accrédité auprès du Chef de l’État centrafricain.
Les Centrafricains dans leur majorité tiennent à la souveraineté de leur pays et n’entendent plus continuer à jouer au larbin de quelqu’un. Si l’un des prolégomènes essentiels des relations internationales reste le principe de réciprocité, les autorités centrafricaines se sont rendues à l’évidence que ce principe n’est pas respecté dans le cadre de l’accord de coopération en matière de politique étrangère signé avec la France lors de l’accession de la RCA à l’indépendance en 1960.
Pour la ministre centrafricaine des affaires étrangères, le principe de décanat garanti par l’article 1er dudit accord devrait permettre aux ambassadeurs des deux pays de bénéficier concomitamment du privilège du titre de doyen du corps diplomatique. Mais 62 ans après et bien que la RCA respecte son engagement, la France par condescendance n’accorde pas ce privilège au Représentant de la RCA à Paris.
Cela est inadmissible et il est temps de le rappeler aux autorités françaises :« Par cette lettre, je vous informe du renoncement par la partie centrafricaine au principe de décanat accordé au représentant de la République française auprès du Chef de l’État Centrafricain dans l’accord de coopération en matière de politique étrangère » a fait savoir Sylvie Baipo Temon a son homologue de la France.
A cela s’ajoutent aussi les attitudes irrespectueuses, les campagnes de désinformations et les délations de l’actuel ambassadeur de la France en Centrafrique envers les autorités centrafricaines. Pourquoi accorder aujourd’hui des privilèges à un pays qui vous méprise ?
La RCA entretient de bonnes relations fondées sur le respect mutuel, l’entraide et la solidarité avec de nombreux pays dans le monde, il est donc judicieux que ce privilège longtemps monopolisé par la France soit accordé à ces pays et de préférence des pays africains.