Les 11 Accords coloniaux qui pourrissent le développement de la Centrafrique

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France-Afrique

Bangui 16 Août 2023—(Ndjoni Sango) : C’est la rupture des accords coloniaux avec la France qui se dégage partout en Afrique, et plus particulière en Centrafrique. Nous vous invitons à bien comprendre le dossier centrafricain et africain contre la France impérialiste.

▪️Après  les indépendances, 14 pays francophones dont la République centrafricaine ont signé 11 accords avec la France qui sont les  suivants :

ACCORD n⁰1:

LA DETTE  COLONIALE POUR  REMBOURSEMENT DES BÉNÉFICES DE LA COLONISATION.

C’est-à-dire que les États nouvellement indépendants doivent rembourser le coût des infrastructures construites par la France pendant la colonisation.

Nous cherchons toujours le détail des coûts, l’évaluation des bénéfices et des conditions de paiements imposés par la France aux pays africains.

ACCORD n⁰ 2 :

LA CONFISCATION AUTOMATIQUE DES RÉSERVES FINANCIÈRES NATIONALES.

C’est-à-dire que les pays africains doivent déposer leurs réserves financières auprès de la Banque de France. Ainsi, la France « garde » les réserves financières de quatorze pays africains depuis 1961 : le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée Équatoriale et le Gabon.

Ainsi, la gouvernance des politiques monétaires reste asynchrone  et incomplète du fait qu’elle soit pilotée directement par le gouvernement français, sans aucun lien avec les autorités financières des pays tels que CEDEAO  ou la CEMAC.

Ainsi, du fait des conditions qui lient les banques des 14 pays des  zones  économiques et financières CFA , elles sont obligées de garder 65 % de leurs réserves de change dans un compte d’opérations tenu par le Trésor français, ainsi que 20 % supplémentaire afin de couvrir « les risques financiers ».

En  plus, les banques des zones CFA imposent une limite de crédit à chaque pays membre, équivalent à 20 % des recettes de l’état dans l’année budgétaire en  cours , bien que le BEAC ou la BCEAO  aient  des possibilités de retraits supérieurs auprès du Trésor français. Ces retraits doivent faire d’abord l’objet de l’accord du Trésor français.

La décision finale revient donc au Trésor français qui a lui-même investi les réserves des pays africains sur la place boursière parisienne.

En d’autres mots, 85 % des réserves financières africaines, sont déposées sur un compte d’opération contrôlé par l’administration française. Les deux banques de la zone CFA sont africaines de par leurs noms, mais ne décident aucune des politiques monétaires par elles  mêmes. Le pire est que  les pays eux-mêmes ne savent même pas quelle est la part de réserves financières qui leur revient.

ACCORD n⁰3 :

LE DROIT DE  PREMIER  REFUS   SUR TOUTE  RESSOURCE BRUTE  OU NATURELLE   DÉCOUVERTE DANS LE PAYS.

C’est-à-dire que la France a le premier droit d’achat des ressources naturelles de la terre de ses ex-colonies. Ce n’est qu’après que la France ait dit: « Je ne suis pas intéressée », que les pays africains sont autorisés à chercher d’autres partenaires.

ACCORD n⁰4 :

PRIORITÉ AUX INTÉRÊTS ET AUX ENTREPRISES FRANÇAIS   DANS  LES MARCHÉS  PUBLICS  ET  APPELS D’OFFRES  PUBLICS.

Dans l’attribution des marchés publics, les entreprises françaises ont la priorité sur les appels d’offres . Même si les pays africains peuvent obtenir un meilleur rapport qualité-prix ailleurs. En conséquence, dans la plupart des ex-colonies françaises, tous les leviers économiques des pays sont entre les mains des expatriés français.

En Côte d’Ivoire, par exemple, les entreprises françaises possèdent et contrôlent tous les grands services publics dont l’eau, l’électricité, le téléphone, le transports aérien, les ports et les grandes banques. C’est la même chose dans le commerce, la construction et l’agriculture.

ACCORD n⁰5 :

DROIT  EXCLUSIF DE  FOURNIR DES ÉQUIPEMENTS  MILITAIRES  ET DE FORMER LES  OFFICIERS  MILITAIRES DES COLONIES.

Grâce à un système sophistiqué de bourses, de subventions, et les « accords de défense » attachés au pacte colonial, les Africains doivent envoyer leurs officiers supérieurs en formation en France et  ont  obligation de se  fournir en équipements  militaires avec la France.

ACCORD n⁰6 :

LE DROIT POUR LA FRANCE DE DÉPLOYER DES TROUPES  ET D’INTERVENIR MILITAIREMENT DANS LE PAYS  POUR DÉFENDRE SES  INTÉRÊTS.

En vertu de ce qu’on appelle « les accords de défense » attachés au pacte colonial, la France a le droit d’intervenir militairement dans les pays africains, et aussi de stationner des troupes en permanence dans les bases et installations militaires, entièrement gérées par les Français.

ACCORD n⁰7 :

L’OBLIGATION DE FAIRE DU FRANÇAIS LA LANGUE OFFICIELLE DU PAYS ET LA LANGUE POUR L’ÉDUCATION .

Une organisation de la langue française et de la diffusion de la culture française a même été créée. Elle s’appelle la « Francophonie » et possède plusieurs organisations satellites. Ces organisations sont affiliées et contrôlées par le ministre français des Affaires étrangères.

ACCORD n⁰8 :

L’OBLIGATION D’UTILISER LE FRANC CFA (FRANC DES COLONIES FRANÇAISES D’AFRIQUE).*

Bien que ce système ne soit pas partagé par l’Union européenne, les colonies françaises sont contraintes à utiliser exclusivement le FCFA.

ACCORD n⁰9 :

L’OBLIGATION D’ENVOYER EN FRANCE, UN BILAN  ANNUEL ET UN  RAPPORT D’ÉTAT DES RÉSERVES . PAS  DE RAPPORT, PAS D’ARGENT.

C’est-à-dire que  le directeur des banques centrales des ex-colonies présente ledit rapport lors des réunions annuelles des ministres des Finances sur les ex-colonies. Ce rapport est ensuite compilé par la Banque de France et le Trésor français.

ACCORD n⁰10 :

RENONCER À TOUTE ALLIANCE MILITAIRE AVEC D’AUTRES PAYS, SAUF AUTORISATION DE LA FRANCE.

La plupart de ces pays ont seulement des alliances militaires avec leurs ex-colonisateurs simplement par le fait que la France leur interdisait toute autre alliance militaire.

ACCORD n⁰11 :

L’OBLIGATION DE S’ALLIER AVEC LA FRANCE EN CAS DE GUERRE OU DE CRISE MONDIALE.

Plus d’un million de soldats africains ont combattus pour la défaite du nazisme et du fascisme au cours de la Seconde guerre mondiale . Maintenant que la France est militairement  liée  à l’Union Européenne, à L’OTAN  et aux États-unis, l’Afrique  sera de facto engagée dans le cadre de cet accord au côté de la France en cas de 3ème guerre mondiale.

Aujourd’hui, plusieurs de ces pays ont rompu avec ces accords à l’exemple de la République centrafricaine.

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