RCA: que cache le changement de posture de Mahamat Alkhatim du MPC?

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Mahamat Alkhatim et ses éléments

EDITO

Par Erick NGABA

Bangui 10 Novembre 2023— (Ndjoni Sango): A la surprise de plus d’un, le chef rebelle du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), Mahamat Alkhatim, a annoncé, à travers un communiqué, son retrait de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), pour rejoindre les cadres de discutions avec le gouvernement centrafricain. Pourtant, ce seigneur de guerre, d’origine tchadienne, est signataire de nombreux accords de paix avec le gouvernement qu’il n’a jamais daigné respecter d’un seul iota.   

Mahamat Alkhatim faisait partie des principaux leaders des groupes armés en République centrafricaine, ayant signé le dernier accord de paix (Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA du 6 février 2019). L’accord qui leur a donné le privilège d’être ministre conseiller à la primature et de faire intégrer leurs éléments au sein des forces armées centrafricaines (FACA).

L’on se demandait qu’est-ce qui pouvait manquer à ces chefs rebelles signataires de l’accord de paix du 6 février 2O19 pour répondre les hostilités avec le gouvernement. Car, certains qui sont fidèles à cet accord, continuent de bénéficier de ces privilèges, étant dans le gouvernement.

Mais d’autres comme Alkhatim, ayant suivi l’ancien président François Bozizé, ont repris le maquis et se sont retrouvés aujourd’hui en exil suite aux contre-offensives des forces armées centrafricaines appuyées par leurs alliés russes.

Bien étant en exil dans le cadre de feuille de route de Luanda, un cadre politique pour la paix en Centrafrique initié par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le patron du MPC continue d’œuvrer pour la déstabilisation de la République centrafricaine.

En dépit de cette feuille de route qui les oblige à renoncer aux armes et hostilités avec le pouvoir de Bangui, l’homme continue de jouer rôle dans la déstabilisation de la RCA.

Ressèment, un rapport secret sur le climat sécuritaire de la frontière centrafricaino-tchadienne, dont Ndjoni Sango a pu consulter, a fait état de ce que les autorités tchadiennes utilisent Alkhatim comme un pion pour déstabiliser Bangui. Septembre dernier, il a été arrêté par la police à Ndjamena, puis relâché par la suite par les officiers de l’armée tchadienne du fait du rôle qui doit jouer dans les dispositifs de menacer la sécurité en Centrafrique.

D’après ce rapport confidentiel, ce mercenaire a procédé au recrutement et à l’entrainement de nouveaux combattants à Bétam, un village tchadien frontalier avec la Centrafrique, afin de lancer des attaques sur Bangui.

Subitement, il a annoncé son retrait de la CPC, la coalition rebelle de François Bozizé qui a tenté en vain de renverser le pouvoir du Président Faustin Archange Touadera, en janvier 2020.

Par ailleurs, l’ONU propose au pouvoir de Bangui un dialogue politique avec les leaders de l’opposition radicale et des groupes armés. Si le changement de position de Mahamat Alkhatim a trait à ce dialogue, alors, cette proposition de l’ONU cacherait bien de choses face à laquelle le pouvoir de Bangui qui doit s’armer de vigilance.

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