Par Prince Bouanga
Bangui, 5 avril 2024- (Ndjoni Sango) : Créée par le Feu Président David Dacko quelques mois après l’accession à l’indépendance de la RCA, l’armée nationale centrafricaine qui a 63ans aujourd’hui a connu tout au long de son existence divers moments de notoriété et de déclin. Ainsi, que peut-on retenir des 63ans d’existence de cette armée en reconstruction aujourd’hui ?
Alors qu’elle n’était qu’embryonnaire et sous le commandement de l’administration coloniale française avant l’indépendance de la RCA en 1960, l’armée nationale centrafricaine n’a vu le jour proprement dit que le 4 avril 1961 sous le règne du Feu Président David Dacko.
Elle va donc évoluer au long des années afin de prendre la configuration qu’elle a aujourd’hui, notamment avec la gendarmerie nationale qui fait partie intégrante de l’armée nationale.
L’histoire de la RCA après l’indépendance ayant été marquée par des moments d’apogée et des crises à répétition a impacté l’évolution de l’armée nationale qui a aussi connu des moments de bouleversement. Et si elle était appréciée pour son professionnalisme et sa discipline sous le règne de Bokassa qui l’a bien structurée et réorganisée à sa prise de pouvoir en 1966, cette armée va connaitre son déclin après la chute de l’empire.
Des maux tels que la politique, le tribalisme et bien d’autres vont s’immiscer dans la gestion du commandement de l’armée centrafricaine avec pour conséquences des mutineries et des coups d’état, plongeant le pays dans une instabilité latente.
L’absence d’une réelle volonté de la part des pouvoirs qui sont venus après Bokassa d’investir dans la modernisation de cette armée va faire de sorte que celle-ci en sous-effectif et mal équipée ne peut faire face aux menaces tant intérieures qu’extérieures du pays.
« L’armée centrafricaine depuis sa création en 1961 a évolué en dents de scie. Elle a eu à connaitre des moments de gloire notamment sous Bokassa mais après celui-ci, c’était la descente aux enfers parce que la politique s’est introduite dans l’armée. L’armée a été fragilisée par la politique et devenait incapable de protéger le territoire national et les Centrafricains. Ce qui est à l’origine des situations d’instabilité récurrentes qui ont couté cher au peuple centrafricain comme le coup d’état des Seleka en 2013. A 63ans d’existence aujourd’hui, l’armée nationale doit plus que jamais être républicaine et disciplinée au service du peuple » a fait savoir un ancien militaire à la retraite.
Il souhaite par ailleurs que l’œuvre de la restructuration des FDS entremise par le Président Touadera, notamment les accords de défense signés avec des pays comme la Russie et le Rwanda puissent se raffermir d’avantage puisqu’ils portent des fruits.
