Par Basta Balouwa
Bangui, 22 avril 2024 – (Ndjoni Sango) : Le samedi 20 avril 2024, la plateforme de la société civile dénommée Synergie Centrafricaine a organisé une conférence de presse dans l’une des salles de conférence du stade 20000 places à Bangui. Cette conférence de presse qui a pour but de dénoncer la complicité des contingents marocains et portugais de la Minusca avec les rebelles de la CPC dans le Haut-Mbomou a été animée par le rapporteur général de la Synergie Centrafricaine monsieur Euloge Doctrouvé Koï assisté de plusieurs autres membres de cette plateforme. L’occasion a permis à monsieur Euloge Doctrouvé Koï avec preuves à l’appui plusieurs crimes commis par les rebelles de la CPC en présence des soldats de la Minusca. Nous vous publions l’intégralité des propos liminaires du rapporteur général de la Synergie Centrafricaine.
Conférence de presse relative à la connivence des contingents de la MINUSCA avec les rebelles de la CPC dans le sud-est de la RCA.
La tuerie de 11 personnes au village Mabousso, le 19 février 2024 suivi de l’incendie de 87 maisons, y compris le poste de santé, du même village, l’assassinat de 5 enfants et l’incendie de 8 maisons au village Manza à la même date, l’enlèvement, le 28 mars dernier au village Koumounoungo de 5 enfants âgés entre 11 et 16 ans, le 1er avril 2024, l’assassinat de 3 personnes au village Tabane, le 3 avril 2024, une balle a été intentionnellement tirée par un élément de la CPC dans la jambe d’un jeune homme de 26 ans non loin de la base de la MINUSCA, le 13 avril 2024, trois civiles égorgés par un groupe de la CPC conduit par le tristement célèbre BOULE aux encablures de la ville de ZEMIO, un humanitaire de l’ONG JUPPEDEC a été torturé par les mêmes bandits de la CPC, jusqu’à ce jour près de 2000 personnes restent coincés dans la brousse entre Maboussou Koumounoungo et Manza mourant de faim et de soif ; voilà quelques uns des faits criminels perpétrés par les forces rebelles de la CPC, sous les yeux des contingents marocain et portugais de la MINUSCA, qui nous obligent à cette conférence de presse pour exprimer notre ras-le-bol.
L’inaction dudit contingent ne laissent guère de doute quant à sa complicité certaine dans l’installation de la psychose, la terreur, le drame, l’angoisse et la désolation que vivent les populations civiles dans cette partie de la République Centrafricaine.
De l’avis de l’opinion publique, le déploiement des contingents de la MINUSCA dans le sud-est du pays, a donné lieu à un constat amer rapporté par des sources populaires, et des médias indépendants. Le témoignage incisif d’un ex rebelle de la CPC publié dans les colonnes des médias ( le potentiel centrafricain et Lèngo Songo), constitue une parfaite illustration de la culpabilité des contingents de la MINUSCA en connivence avec les forces nuisibles. Il s’agit notamment d’un constat d’erreurs, de catastrophes, de délitement et de crimes.
Il est incompréhensible qu’en dépit de multiples sollicitations des autorités locales appelant à l’intervention des soldats de la MINUSCA à l’effet d’empêcher et de mettre hors d’état de nuire ces bandits armés, ceux-ci ont observé et continuent d’observer un mutisme coupable.
A cet effet, il est normal et légitime que, face aux faits qui secouent la conscience humaine, aux plus grandes souffrances infligées à la population, à la pire violation des droits humains et à la misère planifiée de la population, les citoyens se veuillent savoir , in fine, quel est le rôle réel de la MINUSCA ?
Rappelons qu’au sens de tous les mandats successifs de la MINUSCA, dont le dernier en date, adopté par la résolution nº2709 du 15 novembre 2023 et courant jusqu’au 15 novembre 2024, ont toujours fait obligation à la MINUSCA d’assurer prioritairement une protection accrue à la population civile, d’anticiper et de contrer efficacement toutes menaces de violences physiques auxquelles sont exposées les civiles. Au lieu de collaborer avec les autorités étatiques et de maintenir une présence robuste, le contingent incriminé roule visiblement dans l’intérêt des factieux.
Face à ce délitement de la situation, nous appelons la MINUSCA à défendre véritablement les populations civiles, aux côtés de nos admirables Forces de Défense et de Sécurité et de leurs alliés Russes et Rwandais, en s’appuyant sur le mandat plutôt que de les massacrer en laissant libre cours aux hordes de rebelles sans foi ni loi.
Nous appelons à une réponse forte et demandons à la MINUSCA de bien vouloir :
- prendre note de nos inquiétudes face à la situation actuelle ;
- ouvrir une enquête afin d’identifier et de traduire en justice les auteurs de ces actes ;
- procéder au remplacement des contingents incriminés par d’autres, capables et disposant de la volonté d’agir pour finir avec les horreurs et le festin qui porte atteinte aux droits humains ;
- prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que des incidents similaires ne se reproduisent à l’avenir.
Car si rien n’est fait, la population de cette zone à haut risque continuera d’être en proie aux exactions et sous l’emprise des délinquants armés.
Telle est , la teneur du propos liminaire, qu’en cette circonstance malheureuse , nous avons voulu partager avec la presse pour une large diffusion dans l’espoir de faire entendre raison à la MINUSCA.
Je vous remercie.