Par Erick NGABA
Bangui 16 février 2020—(Ndjoni Sango): Le gouvernement centrafricain et l’Union européenne (UE) ont tenu le 12 février à Bangui au palais la Renaissance, une nouvelle session de dialogue politique UE-RCA. Ce dialogue politique a été co-présidé par le Président de la République, Faustin Archange Touadera et l’Ambassadrice de l’UE à Bangui, Samuela Isopi, ceci en présence des plusieurs personnalités dont le Premier ministre, les Ambassadeurs et représentants du service Européen pour l’action extérieure et les chefs de deux missions européennes déployées en RCA en appui aux forces de défenses et de sécurité, EUTM et EUAM.
L’appui de l’Union européenne en RCA ne semble pas encore prêt à s’arrêter en cette année 2020, lors de ce dialogue politique entre l’UE- RCA, toutes les grandes priorités du partenariat multidimensionnel entre la Centrafrique et l’UE ont été abordées l’une après l’autres pendant ce dialogue dont on peut noter entre autres, la coopération pour le développement, la mise en œuvre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), les élections, la bonne gouvernance, la justice et les droits de l’homme et la réforme du secteur de la sécurité.
Concernant la mise en œuvre de l’APPR qui a désormais un an, le gouvernement et l’UE ont salué les avancées dans sa mise en œuvre, qui reste priorité selon eux. Dans cette même dynamique, l’UE a salué le rôle positif des garants et facilitateurs ainsi que l’engagement accru de la région pour le respect de l’APPR, témoigné par la reprise des commissions-mixtes avec le Cameroun, le Congo et le Tchad, qui ont permis d’enclencher une nouvelle dynamique régionale, selon leurs termes.
Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement, rappelle les enjeux de la République qui étaient au cœur de ce dialogue entre l’UE et le gouvernement.
« Ce dialogue politique est une rencontre formelle et régulière a pour objectif de mener un dialogue entre les deux pays. il s’agissait de parler avec la République Centrafricaine de la manière que la vision de la RCA pour sa restauration, pour le développement pour la paix, la sécurité et pour relèvement économique soient bien compris et pris en compte par nos partenaires de l’Union européenne », a-t-il précisé.
Le gouvernement et l’UE se sont félicités des avancées enregistrées dans le respect de certains engagements par les parties signataires de l’APPR. Ils ont, par ailleurs déploré les violations persistances et les actes de violence commis contre la population civile, qui pour la partie européenne. Les deux parties ont également rappelé l’importance du processus de désarment, y compris de sa «synchronisation» avec les USMS, et de la justice, qui demeurent des éléments essentiels de l’accord.
Sur la question des élections, les deux parties ont particulièrement insisté sur le besoin que le déroulement de la campagne et le débat autour des élections se fassent dans le respect de la Constitution et de la loi, en rappelant l’importance de l’adoption d’un code de bonne conduite, de la liberté des médias, du respect de la déontologie et du refus de tout discours de haine et fake news. Ces derniers ont rappelé qu’Il appartient à l’ensemble des partis politiques de faire preuve de responsabilité dans le cadre la campagne électorale.
Dans ce contexte, l’UE a reconfirmé son engagement en faveur des élections à travers un soutien financier global programmé de 17,5 millions d’euros comprenant une importante contribution au programme d’appui au processus électoral PAPEC géré par le PNUD dont l’UE sera le premier contributeur, une assistance technique qui sera déployée auprès de l’ANE et un appui ciblé à la participation des femmes, mis en œuvre par l’agence de coopération belge ENABEL. Le Gouvernement et l’UE ont également encouragé la communauté internationale à participer au financement du basket fund géré par le PNUD.
A titre de rappel, Depuis 2014, l’UE a mobilisé environ 900 millions d’euros en appui à la RCA. Pendant cette période, la moitié de la population centrafricaine a pu bénéficier des programmes financés par l’UE dans les différents domaines avec plus de 3 millions de consultations médicales, 150 000 enfants vaccinés et 140 000 accouchements assistés; 200 000 enfants scolarisés et 1.600 enfants ex-combattants réintégrés; 800 000 paysans formés et assistés pour accroître leur production.
Les engagements de l’UE sont complétés par les engagements bilatéraux de ses Etats-membres dans une optique de complémentarité et mutualisation des efforts.
Par Cyrille YAPENDE