Par Cyrille YAPENDE
Bangui 26 février 2020—(Ndjoni Sango) : C’est le sujet qui fait le plus parler en Centrafrique en ce moment, le Président Touadera aurait-il une chance de remporter haut les mains les prochaines élections ou risquerait-il de se retrouver face à un échec cuisant ? Ce qui est sûr, les prochains mois du mathématicien centrafricain seraient tumultueux au regard de la dynamique que porte une frange de la classe politique qui fait tout pour faire échec à sa seconde chance de briguer la magistrature suprême de l’Etat.
A vrai dire, l’homme de Boye-rabe à des patates chaudes dans les chaussures, en face de la constellation des ténors politiques qui se mettent déjà en ordre de bataille et d’autres se reconstituent dans une coalition dit « COD 2020 », dont leur objectif principal est « tout sauf Touadera ».
C’est sur le terrain sécuritaire et de gouvernance économique que tout le monde l’attend au carrefour pour justifier bientôt 30 mars 2020 son bilan de 4 ans à la tête de l’Etat. Force est de constater que Touadera a du pain sur la planchette de la manière qu’il est désapprouvé par les grands partis politiques du pays dont 5 candidats faisaient partie de tête de liste du résultat de dernière élection présidentielle, sauf le MLPC de Martin Ziguélé qui reste encore dans le navire de la majorité présidentielle mais pour quelque temps, bien sûr en attendant l’issue du prochain congrès du mois de mars.
En plus, le retour de l’ancien Chef d’Etat, François Bozizé a changé les donnes politiques au point de réduire la popularité de Touadera face à son ancienne formation politique qui veut ipso facto en découdre avec lui dans les urnes.
En sus de cela, l’ancien numéro 2 du KNK n’a pas un ancrage national qui garantirait son avenir politique car il était un « outsider aux échéances de 2016 », élu inopiné des centrafricains. Ce qui approuve les points de vue avancés. Et l’homme fort de Centrafrique se contente des jeunes partis politiques dont la quasi-totalité ne pèse pas ou plus sur l’échiquier politique centrafricain avec une base regorgée autour de la famille et de leurs proches.
Pour éviter de mordre la poussière, Faustin Archange Touadera (FAT) doit pour tout compte pactiser avec le de la série s’il ne veut pas s’exhumer de grosses gouttes de sueur en faisant le schéma de Joseph Kabila, l’ancien Président de la RDC. « Je te donne le pouvoir et tu contrôles mes arrières ou mes intérêts ». Mais avec qui FAT peut faire ce jeu pour ne pas que l’étau se resserre autour de lui à la fin ?
Pour un analyste politique, « il y a une forte probabilité que Touadera perde cette élection, il a commis une erreur monumentale de créer un parti politique alors qu’il a été élu comme un candidat indépendant. Son parti n’est pas représenté sur toute l’étendue du territoire, en plus de cela, il se voit en chien de faïence avec les leaders des grands partis politiques qui en cas de second tour peuvent basculer leurs voix à n’importe quel candidat qui serait en face de lui », croit-il.
Quant à un cacique du régime de Touadera, l’actuel numéro 1 centrafricain a toutes les chances pour se faire réélire mais cette fois-ci avec une surprise pour ceux qui doutent de sa victoire en 2021.
Mais beaucoup restent à faire, malgré que Touadera, dont le mandat de cinq (5) ans a été marqué par un bras de fer incessant avec son ancien parti KNK espère avoir une chance de remporter pour briguer un second mandat mais par quels moyens ? A suivre…