Par Cyrille YAPENDE
Bangui 8 mars 2020—(Ndjoni Sango) : Le gouvernement et l’Union européenne ont signé une convention de financement au processus électoral avec un montant de 15.5 millions d’euros dont 14.75 millions d’euros au fonds Commun multi-bailleurs gérés par le PNUD, et une partie aux expertises techniques de l’ANE, qui est également prévue dans le cadre de cet appui pour un montant qui s’élève à 500.000 d’euros.
La cérémonie de la signature de ladite convention a eu lieu le vendredi 6 mars, au palais de la Renaissance à Bangui, ceci sous la houlette du Président de la République, Faustin Archange Touadera et l’Ambassadrice de l’Union Européenne en RCA, Samuela Isopi.
C’est dans le cadre du financement de 11ème fonds européen de développement (FED) que l’Union européenne poursuit son soutien à la consolidation du processus démocratique en République Centrafricaine par la signature d’une convention de ce financement à hauteur de 15.5 millions d’euros pour l’organisation des élections présidentielle, législatives et locales en 2020 et 2021.
A travers ce financement de fonds supplémentaire, l’Union européenne devient ainsi le premier bailleur et partenaire engagé avec des fonds concrets, mis à la disposition de la RCA à hauteur d’environ 50% des besoins financiers et prévus pour l’organisation de ce processus électoral déjà en cours.
En effet, ce financement justifie et marque la réalisation matérielle et l’engagement pris par l’Union européenne à contribuer au financement et la tenue effective des élections qui approchent à grand pas.
« Nous en sommes honorés et fiers. Contribuer à la préparation des élections libres, démocratiques et apaisés, est le meilleur investissement que nous pouvons réaliser pour la paix et la stabilité en Centrafrique », a indiqué Samuela Isopi, Ambassadrice de l’UE en RCA.
Elle estime que cet apport de l’Union européenne permet un nouveau jalon sur le chemin de la RCA vers une sortie définitive de son histoire de crises politiques et sécuritaires.
« C’est un apport d’une contribution financière qui est déterminante pour le déroulement et la réussite des prochaines élections, les premières après le retour à l’ordre constitutionnel », a-t-elle réitéré.
Malgré cet engagement de l’UE, une frange de la classe politique centrafricaine doute de la tenue de ce processus électoral dans les délais constitutionnels par rapport à la situation d’insécurité qui prévaut dans l’arrière-pays avec les groupes armés qui continuent de semer la désolation au sein de la population. Sur cette préoccupation, la Cheffe de la délégation de l’UE reste droite dans ses bottes pour dissiper le doute qui plane encore dans la tête de ces derniers.
« Mais nous sommes convaincus que l’ANE a su capitaliser les leçons apprises et saura bâtir sur cette expérience. Quels que soient les défis politiques, logistiques et sécuritaires, déjà relevés en 2015-2016 dans une situation plus compliquée que celle d’aujourd’hui, l’Union européenne est convaincue que la tenue des élections 2020 n’est pas seulement possible, mais elle est indisponible », a indiqué Samuela Isopi, sans passer par quatre chemins.
Du côté du gouvernement, représenté par Félix Moloua, ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, il a reconnu que la signature de cette convention de financement entre le gouvernement et l’UE, constitue une étape cruciale et décisive dans la marche vers la consolidation de la paix et de la gouvernance démocratique en République Centrafricaine à travers le démarrage d’un certain nombre d’activités prévues dans les différentes étapes du processus électoral.
Cependant, le gouvernement a aussi mis la main dans la poche en contribuant dans un premier temps à une somme de 1.7 milliards de FCFA en 2019 et nouveau 2.2 milliards FCFA en 2020 pour l’organisation des prochaines élections.
« C’est une démarche de leadership national que nous tenons à saluer », a conclu l’Ambassadrice de l’UE en Centrafrique.
La signature de cette convention de financement entre le gouvernement et l’UE vient compléter le premier programme d’appui au processus électoral de l’Union européenne.
Il s’agit du programme de Consolidation de la Démocratie (UE-PCD), mis en œuvre par l’agence belge de développement ENABEL, par lequel l’UE a déjà engagé 2 millions d’euros destinés au financement des opérations logistiques pré-électorales, entre autres le déploiement de l’opération de cartographie, la contribution à la mise à niveau du centre de traitement des données par l’achat d’équipements informatiques complémentaires et la contribution à l’autonomisation des démembrements de l’ANE au niveau des préfectures et des sous-préfectures.