EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 8 mars 2020—(Ndjoni Sango) : Le peuple centrafricain s’apprête à aller aux élections pour élire, de nouveau, les hautes autorités du pays. Ces élections, dont la tenue est prévue en décembre 2020, suscitent des polémiques notamment au sein de la classe politique centrafricaine. L’on ne peut s’empêcher de poser de questions sur de tels débats.
La classe politique centrafricaine est aujourd’hui divisée sur l’organisation des élections présidentielle et législatives de décembre 2020. Certains hommes politiques évoquent la question de l’insécurité dans certaines régions du pays qui, d’après eux, ne permettent pas à certains candidats d’y battre campagne.
D’autres argumentent qu’il y a du retard accusé par l’Autorité nationale des Elections, organisation en charge des élections, dans la mise en œuvre du processus. De surcroît, la question du financement est aussi sur la table des débats. Pour interpréter tous ces arguments avancés, notamment par l’opposition, les élections ne pourraient pas, techniquement se tenir dans le délai prévu par la constitution.
Lorsqu’on essaie d’analyser l’état d’avancement du processus électoral, les promesses faites par certains partenaires de la RCA dont l’Union européenne qui vient de signer un accord de décaissement de 15,5 euros pour l’organisation de ces élections, les conditions dans lesquelles se sont tenues les élections de 2015-2016, l’on peut dire qu’il y a de la peur au ventre du côté de ceux qui insistent sur le report des élections. Cela dit, ils se voient déjà malheureux pour ces échéances électorales qui se pointent à l’horizon.
L’on peut comprendre les réactions de cette frange de l’opposition par la fragilisation occasionnée par des cas de démissions en cascades des cadres de leurs partis, le manque de structuration et de l’implantation de leurs organes de base, et le souci financé pour pouvoir mieux préparer les élections s’il faut les tenir en décembre 2020, comme prévues.
Pour aller aux élections, les candidats s’endettent auprès des bailleurs, des grandes firmes, avec des fausses promesses dont les retombées sont dramatiques pour les endettés. Aujourd’hui, avec la situation du pays, les créanciers se réservent de prêter les fonds à ceux qui en ont besoin pour aller aux élections.
Ce que l’on peut retenir, la République centrafricaine qui traverse une grave crise dans son histoire a aujourd’hui besoin de se relever, se stabiliser pour connaître par la suite son réel développement. La tenue de ces élections permet au pays d’avancer sur les projets de paix et développement.
Bien que sources de problème comme le cas général dans les pays d’Afrique, les élections ouvrent la porte à la République centrafricaine d’attirer les investissements des partenaires au développement.
Les partenaires sont prêts à financer ce processus à l’exemple de l’Union européenne qui vient d’approuver son appui avec une enveloppe de 15,5 millions d’euro. Il suffit de travailler sérieusement sur le volet sécuritaire afin d’assurer tout le monde, notamment ceux qui avancent les arguments sur la question de la sécurité en période électorale.