EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 6 mai 2020— (Ndjoni Sango) : C’est depuis avril que la ville de Ndélé à l’est de la République centrafricaine traverse une crise intercommunautaire. Les principaux groupes ethniques de la localité, Goula et Rounga, sont en conflit. Les affrontements armés comme mode de règlements de leur litige, ont occasionné une perte massive en vies humaines et matérielle.
Les affrontements armés déchirent de plus en plus les communautés de la préfecture de Bamingui-Bangoran. Les raisons valables de ce conflit sont encore loin d’être connues. Toutefois, certaines sources évoquent des cas d’assassinats perpétrés par des membres d’une communauté sur l’autre communauté.
D’autres estiment que c’est la suite logique des différentes attaques perpétrées à Birao de l’ethnie Rounga qui a fait déborder la vase.
Quelle part, l’on estime que l’élément déclencheur des événements de Ndélé, est sans nul doute les actes des deux éléments Rounga du FPRC qui ont abattu deux éléments Goula du même mouvement, occasionnant ainsi la tendance communautaire du conflit.
Néanmoins, cette guéguerre profite à beaucoup de personnes au grand dam de la population civile qui paie la lourde tribu. Certains notables et leaders coutumiers de la région sont pointés du doigt accusateur dans ce conflit. Certaines sources citent par exemple le Sultan de Ndélé.
Pour ces mêmes sources, c’est la défaillance notoire du Sultan de Ndélé à gérer les affaires intercommunautaires qui a en trainé les communautés dans une telle violence armée. Tout ceci à cause de sa soumission aux exigences d’Haroun Gueye, d’Abdoulaye Hissein et de Nouredine Adam, tous leaders du Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC).
A Bangui, on voit des leaders de la région se bousculent pour être reçus par le gouvernement dans le cadre la cherche des voies pour la sortie de crise à Ndélé. Des voix s’élèvent pour les dénoncer, disant que le gouvernement doit plutôt traiter avec les vrais interlocuteurs influents dans la zone.
Or, ceux qui se bousculent au nom des communautés de cette région ont aussi leurs calculs. C’est ce qui doit amener le gouvernement à voir clair dans cette affaire.
La préfecture de Bamingui-Bangoran est une région stratégique, vue sa position géographique avec les deux Soudans. L’instabilité dans la région profite aussi aux pays limitrophes. Car, le trafic d’armes de guerre que font les groupes armes de la région est rentable.