Par Kizer MAIDOU
Bangui 13 Mai 2020- (Ndjonisango) : Obstiné, combatif et courageux, Abel-Goumba a traversé des moments durs pour défendre son pays. Toujours optimiste, cet enfant de la préfecture de la Ouaka a voulu prendre le dessus de ses ambitions politiques avant de s’éteindre. Hélas ! La Nation Centrafricaine n’a pas bénéficié pleinement du contenu politique de cet homme, ancien élève et bras droit du Président fondateur Barthélemy Boganda.
Né le 18 septembre 1926 à Grimarie dans la préfecture de la Ouaka, Abel Nguéndé Goumba a été un brillant élève sur les bancs de l’école. Après avoir passé avec brio ses études secondaires, le ressortissant de Bambari, fils de Michel Goumba, haut fonctionnaire au temps de l’Afrique Equatoriale Française (AEF), va poursuivre ses études à Dakar au Sénégal. Notamment la Médecine et la Pharmacie de 1945 – 1949 à William Ponty.
Pendant son parcours Académique, Abel-Goumba a été compétent et sa qualité intellectuelle était indéniable. Avec un statut de réfugier politique à 40 ans en poursuivant ces études, Abel-Goumba soutient valablement à la Faculté de Médecine de Bordeaux en 1968 sa thèse de Doctorat consacrée à l’évolution de la politique de santé dans les Etats d’Afrique Centrale. Suivant toujours sa fréquence académique, le jeune docteur va se spécialiser en santé publique à l’Ecole Nationale de la Santé Publique de Rennes.
Au prix d’une recherche sur les conditions préparatoire à la planification sanitaire en RCA, menée à l’Université de Paris I, Abel Goumba grimpe l’échelon, obtient l’agrégation en Médecine entre 1969 et 1973. Une graduation qui lui ouvre les portes au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Goumba est nommé professeur à l’Université de Butaré au Rwanda.
Dès son jeune âge à 31 ans, il rentre en politique à côté de son Maitre Barthélemy Boganda qui le présente comme Candidat de MESSAN 1958 au poste de Vice-président du gouvernement de l’Oubangui Chari à l’époque. Est-ce lors de la mise en place des institutions, de la loi cadre déférée ? On le voit partout défendre les idéologies de son parrain. 1er Décembre 1958, l’Oubangui Chari devient la République Centrafricaine.
Le 29 Mars, Barthélemy Boganda meurt dans un accident d’avion, son Dauphin assure pour quelques temps le pouvoir. A cause de son idéologie nationaliste et panafricaniste tout comme son Mentor Barthélemy Boganda, le pouvoir d’Abel Goumba est outrageusement contesté par la puissance coloniale. Celui-ci cède son pouvoir au profit de son Collègue David Dacko Ministre de l’intérieur à l’époque.
A partir de ce temps, Abel Goumba vit le calvaire politique, Censures, arrestations arbitraires, il va d’exil en exil tout au long des régimes qui se suivent. De Dacko I, (1959-1965) à Bokassa (1966-1979), pareillement Dacko II (1979-1981, Kolingba (1981-1993) jusqu’à Patassé (1993-2003) Abel-Goumba a été un opposant politique farouchement combattu.
L’arrivée de François Bozize à la magistrature suprême au terme d’un coup d’Etat le 15 Mars 2003 va faire de lui Premier ministre, poste qu’il cédera très rapidement au profit du défunt Célestin Le Roi Gaombalet, un autre fils de la Ouaka pour occuper le poste honorifique de Vice-président, le 12 décembre de la même Année.
A la tête de son nouveau parti, Front Patriotique pour le Progrès (FPP) le démocrate panafricaniste perd les élections du 13 Mars 2005 à 78 ans. Néanmoins, pour montrer l’intérêt de sa lutte en tant qu’homme politique, le Professeur Abel Goumba a servi son pays en occupant plusieurs postes. Premier ministre, Ministre des finances, Recteur de l’Université de Bangui, etc. avant de finir Médiateur de la République Centrafricaine, dernier poste occupé avant de s’éteindre le 11 Mai 2009 à l’âge de 83 ans.