RCA: et si une hyène se joint à covid-19 pour se faire parler d’elle à Batangafo ?

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Centrafrique-Batangafo-Ndjoni-Sango
hyene dans la brousse

Par Thomas KOSSI

Bangui 16 mai 2020-(Ndjoni Sango) : De cette ville située à plus de 300 km de la capitale Bangui, dans la préfecture de  l’Ouham, l’information qui surprend les habitants locaux et ceux de la grande agglomération, se trouve être la présence d’une bête sauvage et dangereuse  en plein centre de Batangafo. Pourquoi une intrusion de ce quadrupède longtemps assignée à la brousse brise-t-elle le silence ?

Un groupe de filles s’en va prendre de l’eau potable à quelque écart de leur habitation. Très bruyant dans leur marche, parce que parlant de tout et de rien, les minettes seront surprises par une hyène qui surgit d’où, et vient s’en prendre à l’une d’entre elles. Ne sachant pas exactement à quel type d’animal elles ont en face d’elles, la meute se met automatiquement à crier de vive voix. Elles sont étonnées de voir que le fauve emmène avec elle une si belle fille d’entre ses camarades. Paniquées et surtout terrifiées, les clameurs des petites mettent en branle le quartier environnant pour gagner à qui mieux mieux, le terrain de la guerre. Combien leur émerveillement s’accroîtra en voyant de leurs yeux humains, une dangerosité les surprenant dans leur espace vitale ! Hurlant comme leur progéniture, la bête suffisamment humiliée, laisse subtilement  tomber sa proie et prend son cou à ses jambes.

S’agit-il d’un animal sauvage ?  Pourquoi se montre-t-il aux yeux des Batangais n’ayant jamais le plaisir de jouer avec ces féroces êtres qui ne vivent que de chair humaine ? Sa vision, non seulement surprend et indispose femmes et hommes accourus de partout, mais suscite des questionnements dont la vieille classe des sages se posent sur-le-champ. Avec les armes ultra modernes dont même les enfants jouent avec, prendre le grand risque de narguer les hommes en période de guerre, ne veut-il pas dire que la vie ne vaut rien pour celui ou celle qui s’en fiche.

Les soldats de la paix installés dans le coin ont été alertés, et pour cause. Ayant appris qu’un semblable  ennemi de l’époque coronavirus folâtrait dans leur parage, les armureries des Nations Unies ont été  délogées devant riposter quant à la super force d’une carnassière. La journée sera consacrée à la quête de cette sauvage forestière qui met mal à l’aise le monde. Malheureusement, cette longue chasse ne donnera rien du tout.

Les habitants de Batangafo  se croyant en perpétuel danger, ont, dès lors, pensé à leur propre vie déjà menacée par les Seleka. Ils multiplient des stratégies pour au moins éviter ce traquenard que leur tend une violeuse des lois humaines. Des guets de tout genre seront mis en place car la moindre erreur leur coûtera encore trop férocement.

Les uns et les autres sont décidés à ce qu’une mort les sépare. Eux-mêmes et une bête aussi sale qu’une hyène. Tout le monde est persuadé : « La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie », aura réfléchi un grand penseur de ces temps.

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