Par Marly Pala
Bangui 27 juillet 2020—(Ndjoni Sango) : Les élections présidentielle et législative auront lieu le 27 décembre prochain en Centrafrique. Mais déjà à l’aube de ces grands évènements, la classe politique se juge par des accusations de fraude massive sur les questions des opérations d’enrôlement sur la liste électorale d’une part et d’autre part, des spéculations sur d’éventuelle connivence avec des groupes armés qui sévissent dans le pays. A cela, qu’adviendra-t-il pour la période des grandes propagandes ?
Après presque deux décennies de crises militaro-politiques qu’a connue la République Centrafricaine, le pays, comme peu à peu, a connu une miette stabilité suite au retour à la légalité constitutionnelle de 2016.
Malgré les hostilités abusives commises par les groupes armés, une légère accalmie règne dans le pays avec la signature de l’accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019 entre le gouvernement et les groupes armés.
Et comme à l’accoutumée, après 5 ans d’exercice du pouvoir, le pays doit organiser des élections. A cet effet, des opérations d’enrôlement sur la liste électorale, lancées par l’Autorité Nationale des Elections ont démarré depuis le 30 juin dernier. Mais déjà, les spéculations vont bon train parmi la classe politique centrafricaine par des accusations concernant des fraudes massives sur l’enregistrement et le rattachement d’aucuns avec les groupes armés.
A cela, le citoyen lambda s’interroge sur comment se feront les grandes campagnes électorales avec tous ces jugements et ripostes ? Car, des spéculations accusatrices des hommes politiques battent leur plein sur les ondes nationales.
Pour preuve, au début de cette semaine, Cyriaque Gonda, président du Parti National pour un Centrafrique Nouveau qui est une branche de l’opposition, accuse le Mouvement Cœurs-Unis sur les questions de délivrance des faux actes de naissance.
« Après des investigations sur ce que nous avons suivi sur les ondes par rapport à Bimbo 5, nous nous y étions rendus et avons constaté réellement ce qui a été dit sur les ondes. Des gens ont fabriqué des faux documents, particulièrement des actes de naissance que nous avons vus de nos propres yeux », a-t-il dénoncé.
Ces allégations se sont effondrées et visent à ternir l’image du MCU a répliqué Evariste Ngamana, rapporteur général national et porte-parole du MCU, qui demande aux accusateurs de présenter des preuves de ces faux documents. Et promet-il d’intenter des actions auprès de la justice.
Ce renvoi des balles entre la classe politique intervient au moment où certains centrafricains s’enregistrent encore sur les listes électorales en attendant le jour du scrutin et où quelques villes de l’intérieur du pays sont sous le contrôle des groupes armés, empêchant ainsi la mise en place du démembrement de l’ANE.