Par Kizer MAÏDOU
Bangui 8 Septembre 2020—(Ndjoni Sango) : La Conférence épiscopale des
Évêques de Centrafrique a officiellement rendu public ce dimanche, une lettre pastorale pour les prochaines élections. Une lettre dans laquelle ils tirent la sonnette d’alarme pour les prochaines élections couplées.
En s’inspirant des textes bibliques tirés du livre de Lévitique chapitre 3 les versets 10, (Fais sortir mon peuple), les Evêques alertent les futurs électeurs à l’exemple de Moise sur les élections couplées à venir. Dans cette note ils s’adressent également aux autorités politiques, au gouvernement, aux institutions nationales et les organisations internationales.
Plaçant la prochaine échéance électorale sous le signe d’Espérance et d’Inquiétude, les Evêques se sont posé la question : « Que faisons-nous pour que ce processus soit libre, transparent, crédible, apaisé et accepté par tous »s ?
Sous le signe d’espérance, ils saluent les efforts des autorités du pays en place à travers les initiatives locales de paix qui débouchent sur des accords : La mise en place des comités locaux de paix, l’établissement de la cour pénale spéciale et le soutien multiforme de la communauté internationale. Sous cet angle les autorités ecclésiastiques Catholique Centrafricaine se réjouissent en dépit d’autres efforts.
En s’inquiétant, les évêques se font des soucis du fait que plus de 80% du territoire est au contrôle des groupes armés. Hormis l’opposition de la restauration effective de l’autorité de l’Etat sur le territoire, ses seigneurs de guerres profitent bien de l’accord politique signé avec le gouvernement. Ses derniers se réjouissent de ce privilège.
Sur ces aspects, les autorités ecclésiastiques lancent un appel aux acteurs du processus électoral sur leur rôle. D’abord au gouvernement, de soutenir l’organisation des élections par l’octroi des financements sur fonds public.
De faciliter l’accès équitable et sans entraves des médias d’Etat à tous les candidats dans une répartition consensuelle et organisée des temps d’antenne. De prévenir, anticiper, circonscrire et résoudre les menaces, risques ou les actes effectifs de violence pendant les prochaines élections couplées.
Ils demandent à l’autorité nationale des élections de préserver son indépendance de ne pas céder aux pressions nationales et internationales. Non seulement qu’elle doit refuser le favoritisme, la corruption et la compromission politique, l’ANE doit traiter les partis politiques, les candidats et les électeurs de manière équitable en évitant toute discrimination et exclusion.
Ils exhortent les partis politiques et les candidats d’agir de bonne foi et de manière constructive tout au long du processus électoral. La campagne électorale ne doit pas être une occasion pour eux d’insulter, de menacer leurs adversaires politiques, de faire pression sur les instances de gouvernance électorale, ni de faire les promesses irréalisables.
Aux organisations de la société civile, les médias nationaux, internationaux, les partenaires nationaux, la cour constitutionnelle les groupes armés, la jeunesse, les femmes et les religieux doivent être sincères et crédibles pour ne pas attendre l’avènement de problèmes pour s’impliquer.
Les médias doivent jouer leurs rôles de relayer les informations, les partenaires le bon soutien financier. L’indépendance et l’impartialité des tribunaux, le respect des procédures prévu par la loi.
Aux groupes armés d’offrir une occasion aux fils du pays de choisir ses dirigeants légitimes. Les jeunes et femmes une forte mobilisation et les religieux de ne pas céder à la division l’incivisme et la corruption.
Pour les Évêques de Centrafrique, l’exemple de Moïse est un modèle de choix pour ces futures élections à venir.