EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 20 novembre 2020—(Ndjoni Sango) : L’ex-président de la République centrafricaine, François Bozizé Yangouvonda, fait le forcing pour revenir à tout prix au pouvoir qu’il a abandonné en 2013 aux escadrons de la mort de l’ex coalition rebelle de la Seleka. Mais revenir au pouvoir par quel moyens quand il utilise tous les moyens illégaux pour être candidat à la présidentielle du 27 décembre 2020.
La République centrafricaine est aujourd’hui à un mois des élections groupées, législative et présidentielle. Le 27 décembre prochain, le peuple centrafricain va choir son président de la République et ses députés.
La Cour constitutionnelle est à pied d’œuvre pour certifier les candidats éligibles pour ces élections. Seulement, certains candidats qui savent pertinemment que leurs dossiers ne pourraient être validés, osent comme même déposer leurs dossiers de candidature.
C’est à l’exemple du président fondateur du parti KNK, François Bozizé Yagouvonda, qui a effectivement déposé sa candidature le 9 novembre dernier. Pour être dans cette course au pouvoir, il a forcé son retour au pays en utilisant toutes les voies illégales possibles pour rentrer au bercail. Car, étant en exil en Ouganda après son éviction au pouvoir en 2013 par les sbires de l’ex-Seleka, François Bozizé Yagouvonda, ne pourrait remplir les critères d’éligibilité définis dans le code électoral.
Il faut séjourner sur le territoire national pendant une année avant le dépôt du dossier de candidature, selon l’un des critères. Mais, tout le monde sait que Bozizé est rentré illégalement au pays mi-décembre 2019. Illégalement car, sous sanctions de l’ONU et des Etats unis, l’ex-président de la République a été fermement interdit de voyager, de se déplacer dans plusieurs pays, ni même de retourner dans son pays, en dehors du territoire ougandais.
Le 9 novembre dernier, le président fondateur du parti Kwa Na Kwa a déposé son dossier de candidature avec des documents falsifiés. Selon les arguments donnés les partisans de Bozizé, leur candidat est rentré au pays en octobre 2019. Il aurait été accueilli par un chef de village vers Bossangoa au nord de la RCA.
Dans le dossier de candidature de Bozizé, le KNK a présenté un faux document pour attester la présence de son candidat sur le sol centrafricain en octobre 2019 et les échanges avec ce chef de village.
Même si François Bozizé Yagouvonda était effectivement sur le sol centrafricain, sol de son pays bien sûr, en octobre 2019, la justice notamment la Cour constitutionnelle retiendra que le candidat du KNK a fait un usage de faux. Car, l’entrée illégale sur le territoire constitue un délit.
Parce que Bozizé demeure encore sous les sanctions de l’ONU et donc il ne devrait pas rentrer avant la levée des sanctions ou si l’ONU ne lui autorise pas de voyager. Mais en attendant, la Cour constitutionnelle va bientôt trancher et l’ancien chef de l’Etat se rendra compte qu’il ne devrait pas enfreindre la loi.