Par Cyrille YAPENDE
Bangui 31 décembre 2020—(Ndjoni Sango) : Après le pillage total de son bureau à Bouar dans la nuit du 27 décembre 2020 par des individus armés, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) est contraint de réduire « drastiquement » ses activités humanitaires dans cette ville contrôlée actuellement par les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement.
Dans un communiqué de presse publié le 28 décembre 2020, le CICR précise que dans la nuit du 27 décembre, des individus armés se sont introduits dans leurs locaux du CICR à Bouar où ils ont blessé trois gardes avant de saccager les bâtiments et emporter tout le matériel de travail ainsi que des produits vétérinaires destinés à soutenir le secteur de la santé animale.
« Cette attaque est totalement inacceptable. Nous ne pouvons pas travailler dans ces conditions », a déploré Bruce Biber, Chef de la délégation du CICR en République centrafricaine.
Cette scène de pillage a fait que le CICR a redéployé son personnel de Bouar ailleurs en Centrafrique en attendant le retour d’un « minimum » de sécurité dans ladite ville.
« Nous n’avons pas d’autre choix que de réduire temporairement nos activités humanitaires et les mouvements de nos équipes dans la Nana-Mambéré jusqu’à ce que les conditions de sécurité soient de nouveau réunies à Bouar. Parallèlement, nous sommes déterminés à continuer, et même à augmenter nos activités dans les autres parties du pays les plus touchées par les affrontements actuels », a-t-il précisé dans ce communiqué de presse.
Par ailleurs, à Kaga-Bandoro, le CICR a rappelé qu’un individu armé a pénétré dans l’enceinte de l’hôpital soutenu par le CICR et, sous la menace d’une arme, a forcé le personnel de garde à leur remettre leurs biens personnels.
Ces incidents surviennent alors que les conditions de sécurité se sont fortement détériorées depuis quelques semaines à la suite d’affrontements entre les groupes armés coalisés et les forces loyalistes.
Dans cette situation, le CICR appelle tous les acteurs à déployer davantage d’efforts pour que les populations puissent accéder à l’aide dont elles ont désespérément besoin.
Il est à rappeler que Bouar, la ville préfectorale de la Nana-Mambéré a été attaquée par les rebelles de la CPC le 27 décembre 2020, jour du 1er tour des scrutins présidentiel et législatifs. Cette offensive armée a fait fuir toutes les populations de cette localité en les empêchant d’exprimer leur devoir civique.